Un Américain de 17 ans risque de figurer sur la liste des prédateurs sexuels et d'écoper d'une peine de prison pour avoir envoyé à sa petite amie une vidéo de lui en érection.
Lors d'une audience cette semaine devant le tribunal des enfants de Manassas, en Virginie (est), le procureur a fait savoir qu'il renonçait à utiliser un mandat autorisant les enquêteurs à prendre des photos de l'adolescent en train d'avoir une érection pour les comparer à la vidéo, a indiqué à l'AFP l'avocate Jessica Foster.
Cette perspective avait provoqué un tollé dans certains médias, le «Washington Post» parlant d'un «mandat potentiellement illégal» et d'une inculpation «scandaleuse» au caractère «disproportionné». Le jeune garçon a été inculpé de «fabrication et distribution de pornographie infantile» pour une vidéo envoyée par téléphone portable à sa petite amie de 15 ans, déclare la police de Manassas, dans un communiqué.
La copine lui avait envoyé des photos d'elle nue
Les enquêteurs ont été prévenus par la mère de l'adolescente, qui avait découvert la vidéo sur son téléphone après avoir «demandé de manière répétée» au jeune homme d'arrêter ses envois, selon ce communiqué. Une plainte a été déposée par la famille de la jeune fille, qui avait elle-même au préalable texté des photos d'elle nue à son petit ami.
L'inculpation date du 28 janvier mais, après des rebondissements judiciaires, son procès devant un juge pour enfants doit avoir lieu le 1er août et une sentence sera rendue immédiatement. «Le pire scénario» est qu'il écope de quatre ans de prison jusqu'à ses 21 ans et qu'il soit enregistré à vie parmi les prédateurs sexuels, a expliqué l'avocate, qui a qualifié l'affaire de «révoltante».
30% des ados sont habitués à «sexter»
Interrogée sur l'état d'esprit de son jeune client dans l'attente du verdict, Me Foster a souligné qu'il était «soulagé» que les enquêteurs aient renoncé à utiliser des photos de lui dénudé pour l'enquête, ni n'aient recours au mandat les autorisant à prendre des clichés en érection. Mais il est très «nerveux et impatient que tout cela soit derrière lui».
En Virginie, comme dans 19 autres Etats américains, la loi assimile les «sexting» entre mineurs à de la pornographie infantile passible d'une peine de prison, même si les images incriminées «viennent de vous, en tant que mineur», a précisé l'avocate. Dans un éditorial engagé, le «Washington Post» affirme que le comportement du jeune accusé «le met dans une catégorie de près de 30% de ses pairs» adolescents habitués à «sexter» et appelle à un nettoyage des lois en la matière.
Un ado risque gros pour un «sexting» à sa copine - Photo à titre d'illustration