Triste fin de vie pour Kouamé Ama Marie-Josée, âgée de 26 ans et étudiante en licence de philosophie à l’Université Félix Houphouët- Boigny de Cocody.
Une triste fin de vie sur terre par le fait d’un serviteur de Dieu accusé par les parents de la défunte. Un serviteur dont les frasques sexuelles auraient entrainé la mort de cette fidèle, orpheline de père et de mère, membre de la communauté du renouveau charismatique de la cathédrale sainte Thérèse de l’enfant Jésus.
Marie Josée a été en effet, selon les informations concordantes fournies par la famille, victime des assauts sexuels de l’homme de Dieu qui l’a sodomisée avec une extrême brutalité. Cela a provoqué selon les analyses médicales un cancer au niveau anal. Décédée le lundi 10 février dernier au Centre hospitalier régional (CHR), elle a été conduite à sa dernière demeure le mercredi 12 février 2014.
Retour sur un scandale qui s’est répandu comme une traînée de poudre dans la cité des princes. Selon l’un des petits frères de la victime, la descente aux enfers de Marie Josée va commencer en 2005, à la suite d’un accident survenu sur la route de Daoukro dans un convoi en partance pour une retraite spirituelle à Yamoussoukro. Ce jour là, elle est sérieusement blessée dans l’accident (fracture au niveau du pied). Les soins vont nécessiter l’introduction d’un fer momentanément dans sa chair. L’ensemble des frais est assuré par l’évêque d’alors, son excellence Jean Jacques Koffi Oi Koffi, aujourd’hui évêque de San-Pedro.
Arrive alors la période du retrait du fer conformément à la période indiquée. L’évêque confie la malade au prêtre Jean Noel pour suivre sa protégée. La jeune fille, qui jouissait d’une réputation de chrétienne pieuse, avait sa virginité jusque là intacte. Elle avait pour confident spirituel le prêtre en question. Celui-ci en retour lui témoignait de ses largesses. Il l’assistait en effet financièrement vu les conditions d’existence précaire dans lesquelles baignent Marie et ses deux petits frères qui étaient à sa charge.
Profitant de la naïveté de sa fidèle, l’homme en soutane, va successivement abuser d’elle une première fois à son domicile situé au quartier HKB, non loin de l’école secondaire Isaac. Ensuite dans une brousse sur la route d’Agnibilekrou et sur la route de Niablé pour la troisième fois. Au cours de ces actes sexuels, la jeune fille est sujette à de violents assauts anaux (sodomie) qui provoquent des blessures profondes qui finiront par se muer en cancer (comme le montre le certificat médical). Ces actes sexuels, rapportent nos sources, vont provoquer une hémorragie. N’empêche qu’il s’exécutera de la mission d’ordre médicale à lui confiée par l’évêque.
Le fer est donc retiré. Sous la menace du prête de lui causer du tort à elle et ses petits frères, puisque sans défense, Marie Josée garde secret le drame qu’elle vivait. Mais une fois à Abidjan pour ses études universitaires, ne pouvant plus supporter l’atrocité des douleurs, les choses vont s’accélérer. Les examens médicaux effectués vont révélés des déchirures profondes au niveau de ses parties intimes. D’interrogation en interrogation, elle finit par rompre la glace et désigner son violeur. Langue est alors prise avec l’homme en soutane. Il reconnait les faits à lui reprochés.
Et prend l’engagement de faire face aux frais médicaux. Mais au fil des années, l’état de santé de Kouamé Marie-Josée se dégrade continuellement. Elle saigne régulièrement, malgré les soins. Elle menace alors de porter plainte. Intention vite contrecarrée par le prélat. D’intenses négociations sont engagées par les laïcs avec certains membres de la famille pour éviter que l’affaire n’éclate au grand jour.
Dans la première semaine du mois de novembre 2013, Marie Josée est ramenée à Abengourou afin de la conduire au Ghana voisin, pour des soins plus appropriés. Le voyage n’aura pas lieu. Tout ce temps, le mal a empiré et les saignements aussi. Admise au CHR dans un état squelettique, elle décédera quelques temps après. Depuis, tous les regards accusateurs sont tournés vers le Père « John Fada » que la famille accuse nommément.
Joint au téléphone, l'Homme de Dieu se défend:
Père Tanoh Jean-Noël : «c’est un complot»
Nous avons joint l’homme de Dieu pour connaitre sa version des faits. Rendez-vous est pris à Sankadiokro, où il officie pour avoir sa version. Quelques heures avant notre déplacement, il déprogramme le rendez-vous. Il donne l’assurance que le vicaire général du diocèse se chargera de nous rencontrer. En vain. Nous nous rendons à l’Evêché où nous constatons l’absence de l’autorité religieuse. Nous relançons l’accusé qui confirme l’absence du vicaire et promet de nous rappeler, le temps pour lui de reprendre attache avec sa hiérarchie. A nouveau, il nous donne l’assurance que l’appel du vicaire général ne saurait tarder, mais en vain. Nous tentons une dernière fois d’obtenir un rendez-vous.
Chose impossible, nous répond le prêtre qui a ajouté ceci : «Je ne peux pas m’asseoir pour parler de cette affaire. Je suis un homme de Dieu et non pas un homme politique pour parler n’importe comment. Le mois de carême approche et nous sommes pris. Nous n’avions pas le temps. Ce que vous devrez savoir, c’est que ce sont des rumeurs et vous n’avez pas à vous fier aux rumeurs. Les gens sont jaloux et c’est un complot contre moi. Je voulais tout simplement aider la famille».
Une étudiante meurt après avoir été sodomisée, un prêtre catholique cité - Photo à titre d'illustration