Mesdames, si votre homme est fidèle, il n'y est (presque) pour rien. Selon une étude publiée par des chercheurs allemands dans la revue Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) et relayée par le site Futura Sciences, il ne ferait que subir l'influence de vos hormones, et d'une en particulier : l'ocytocine. Cette hormone, secrétée par l'hypophyse de la femme, agirait directement sur le partenaire masculin, renforçant l'attachement de ce dernier à sa compagne et encourageant ainsi la fidélité.
L'ocytocine favoriserait déjà, selon plusieurs études, l'orgasme et l'apparition des premiers sentiments amoureux. Cette fois, les chercheurs pensent qu'elle pourrait aussi être l'arme ultime de la femme pour contrôler les pulsions de son partenaire.
Pour arriver à cette étonnante hypothèse, les scientifiques se sont appuyés sur une étude qui remonte à 2001 et qui s'intéressait au comportement sexuel des campagnols des prairies, un des rares mammifères à être strictement monogame. Cette recherche mettait en avant la libération d'ocytocine dans le cerveau des mâles, qui expliquerait un comportement sexuel rare dans le règne animal (on sait que les loups sont également très fidèles, mais aussi les cygnes, les pingouins ou encore les gibbons). Des résultats que, très vite, les chercheurs ont voulu transposer chez l'homme.
Réaction chimique face à la photo de leur compagne
Pour parvenir à cette (réjouissante ?) conclusion, les scientifiques allemands ont alpagué 40 hommes, hétérosexuels et en relation stable, afin de les soumettre à une torture psychique (et physique sans doute) : tous ont été soumis successivement aux photos de leurs partenaires, mais aussi d'autres jolies femmes. Dans le même temps, ils leur injectaient des solutions d’ocytocine ou de placebo par un spray nasal. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), ils ont pu observer leur activité cérébrale durant l'expérience. Face au visage de leur bien-aimée, certaines régions de leur cerveau se sont activées, notamment les zones du plaisir lié à l'activité sexuelle ou d'autres activités qui empruntent dans notre cerveau le "circuit de la récompense" (comme manger, par exemple). Cette réaction se produisait uniquement quand les hommes contemplaient une photo de leur compagne.
Pour René Hurlemann, le directeur de l’équipe, l’ocytocine est l'équivalent d'une drogue qui agit sur l'homme pour le rendre addictif à sa femme. "Ces résultats pourraient expliquer pourquoi certaines personnes tombent en dépression lorsqu’elles se séparent de leur partenaire, analyse-t-il. Lors de la séparation, la sécrétion d’ocytocine dans leur cerveau baisse et le circuit de la récompense n’est plus stimulé. Elles ont alors une sensation de manque." En revanche, l'étude n'explique pas pourquoi certains hommes sont pathologiquement infidèles.
Une hormone féminine rendrait les hommes fidèles. - Photo à titre d'illustration