Au Venezuela, deux organismes de bienfaisance ont exposé des mannequins d'écolières enceintes dans les vitrines d'un centre commercial. Une manière de lancer le débat autour de l'éducation sexuelle dans le pays.
Les ventres des mannequins en vitrine étaient bien arrondis hier, dans un centre commercial de Caracas, au Venezuela. Deux organismes de bienfaisance locaux, Fundana et Construyendo Futuros, se sont en effet permis d'apporter leur touche personnelle. Trois des écolières de plastique, portant l'uniforme bleu réglementaire jusque 15 ans, étaient enceintes.
L'objectif de cette action est de délier les langues quant à l'éducation sexuelle du pays, où l'urgence gronde. Le taux de grossesse au Venezuela est le plus haut d'Amérique du Sud. Toutes les trois minutes, une mineure tombe enceinte.
Briser les tabous
Et les réactions ne se sont pas faites attendre. "C'est horrible, terrible. Si j'étais mère, je ne voudrais pas que mon enfant voit ça", témoigne pour Reuters l'étudiant scandalisé Kelly Hernandez, 18 ans, serrant sa main sur sa bouche. Son ami Auriselvia Torrealba, 20 ans, expose un point de vue plus modéré : "Oui, il est inquiétant de voir ça en vitrine. Mais c'est la vérité. Vous voyez des filles enceintes tout le temps dans les rues. Donc, ça vous oblige à réfléchir au problème, non?"
Pari gagné pour les deux associations qui souhaitent pousser les gens à parler, à briser ce sujet tabou. Les mannequins resteront en vitrine pendant un mois et le concept pourrait s'étendre à d'autres centres commerciaux du pays.
Vénézuela : des mannequins d'écolières enceintes en vitrine - Photo à titre d'illustration