10 raisons pour accepter une demande en mariage...

  • Source : cosmopolitan.fr


Se marier, ça coûte un œil, on ne sait jamais où asseoir oncle Joseph, et puis y a le PACS. Pourtant, il y a toujours des couples pour se dire oui. Pourquoi se marier ? ces couples répondent en vous donnant 10 bonnes ou mauvaises raisons d'accepter une demande en mariage.

Pourquoi se marier ?
"Je n'aurais jamais cru que tu te serais mariée"
Cette phrase, Sophie l'a entendue chaque fois qu'elle croisait une joue.

Cinq ans de vie commune avec Louis et une vie à dénigrer cette institution, il faut produire une justification : « Ça faisait tellement plaisir à ma grand-mère, je lui devais bien ce cadeau, elle ne sera pas éternelle. » La grand-mère est bien là, elle attaque le caramel de la pièce montée. Le reste, comme elle est Alzheimer depuis quatre ans, elle s'en fiche.

La vraie question : on vit ensemble et c'est pas si mal. Alors pourquoi changer de statut ? « Pour faire plaisir à la femme » (un homme parle). « Par amour » (une femme parle). « Pour les enfants » (ceux qui parlent sont des parents divorcés deux fois chacun, tu parles). Difficile de s'y retrouver, et pourtant on poste les faire-part, on pose sa liste de cadeaux sur le net, on prévoit de s'envoler pour Honolulu, bref on y va à fond. Avec chacun ses bonnes raisons.

Pour faire une fête
Elle : « J'ai l'envie hyper simple, et peut-être un peu naïve, de célébrer l'amour. Le plaisir de réunir tous nos amis. Même si je suis effrayée d'être le centre d'intérêt d'un événement, parce que je suis très timide. Alors je veux que tout soit parfait. »
Lui : « En dehors de mon enterrement, je ne vois pas à quelle autre occasion je pourrais réunir ceux que j'aime autour de moi. Le mariage est la représentation ultime de l'amour, dans notre société, et cette fête, je la veux.

Enfin, je la voulais, jusqu'à ce que je réalise que Sophie devient dingue avec ces préparatifs ! Elle a mis deux mois à imaginer la disposition des bougies sur les tables avec le traiteur. Autant pour la position des serviettes : présentées en cône ? Non, en fait, c'est couchées qu'elles doivent être. Et c'est reparti. Moi évidemment, je suis condamné : "Tu comprends rien."

Heureusement, deux mois avant le jour J, tout semble se régler, même si elle revient sur tout, la nuit dans un mauvais rêve, ou au détour d'un magazine : elle vient de voir qu'Eva Longoria avait mis des chandeliers. »

« Souvent les fiançailles ont été confidentielles, ou n'ont pas été du tout.
Là, c'est cent personnes (le nombre moyen de convives) qui attendent de faire la fête. Et c'est très souvent la mariée qui prend tout en charge. Les Américains ont inventé un mot pour ça : la « Bridezilla », contraction de « bride », future mariée, et de Godzilla, la bête immonde, pour désigner la future épouse dévastée par le stress.

Censée trouver des faire-part originaux (fi des SMS, trop vite effacés. En vogue : la tablette de chocolat), un lieu féerique (fi du château, faut en revenir avec moins de 1 gramme d'alcool dans le sang. En vogue : l'appartement à louer, celui qu'on trouve sur les sites de locations de tournage), un traiteur original (fi du canapé pain de mie. En vogue : utiliser du local et de saison), des animations explosives (fi du sosie de Dany Brillant. En vogue : Dany Brillant). Pas étonnant que ce soit le jour le plus stressant d'une vie. Juste après l'accouchement. »

L'avis du psy, Jean-Jacques Lebhar, ethno-psychiatre, ne manque pas d'intérêt non plus.

7 milliards d'euros dépensés pour 290 000 unions : pour lui, il se joue dans le mariage comme un gigantesque besoin de dépense. « Or il y a peu d'occasions dans notre société de dilapider son argent. Ce n'est pas politiquement correct, toute dépense doit, dans le diktat contemporain, être un investissement. Là, il y a dépense, d'argent, mais aussi d'énergie, de stress.

Le plus intéressant, c'est qu'on a la même attitude de dilapidation financière lors d'un divorce, le besoin cette fois de mettre tout à terre. Comme si l'amour avait toujours besoin de dépenses, pour justifier le trop de sentiments, ou la perte des sentiments. »

Pour faire un enfant
Elle : « Si jusqu'ici je ne voulais pas me marier avec Antoine, c'est que je voulais être sûre que c'était lui, absolument lui. Je veux vivre toute ma vie avec le même homme. Il m'est arrivé de douter à cause d'une autre rencontre, on s'est quittés. Il m'a fallu ça pour comprendre que je tenais à lui, à son sourire, à sa confiance en la vie. Le père de mes enfants, ce serait lui, voilà ce qui a été la vraie révélation.

Et dès lors, notre histoire a pris une autre tournure. On aurait pu faire des enfants hors mariage, mais on n'était plus dans ce schéma. »
Lui : « L'énergie déployée à se faire peur quand on vivait ensemble, à imaginer que les valises étaient prêtes, et la porte grande ouverte, on l'a placée ailleurs. À mettre un point d'honneur, dès lors qu'on a décidé de faire un en­fant, à mener l'aventure jusqu'au bout. On s'est même fiancés avant, ça nous a donné conscience de l'engagement énorme qu'on allait prendre. »

L'avis du spécialiste : Marie Conlon, conseillère conjugale. « Mari contre copain, pot de terre contre pot de fer, le besoin de stabilité prend le pas sur l'éphémère, chez ceux qui veulent se marier, c'est certain. Mais, dès lors qu'il y a volonté d'enfant, on ne parle plus du mariage comme d'un "projet", mais d'un "engagement", voire d'un "contrat", avec l'envie d'aller jusqu'au bout. »

Pour porter son nom
Elle : « C'est le plus beau cadeau qu'il pouvait me faire. »
Lui : « On ne va plus se prendre la tête pour la déclaration de revenus. »

L'avis du spécialiste : Solange Hermon, avocate.

« Selon la loi, nulle n'est tenue de porter le nom de son mari, c'est juste un usage. Et, d'après mon expérience personnelle, pour celles qui rechignent à le faire, c'est souvent parce qu'elles doivent troquer "Poirier des Orsay" contre "Péruchon". »

Pour faire plaisir aux parents
Elle : « Ma mère, mariée en jean à 18 ans, m'a vue en crêpe Georgette et en mousseline dans un rêve. Je n'avais aucun homme dans ma vie, mais elle m'a vue. J'avais compris le message. J'ai rencontré Louis et, finalement, elle n'a pas eu à me faire l'article : l'idée d'être sa femme, c'est bon, c'est doux, c'est rassurant. Je trouve ça charmant, je vais pouvoir dire "mon mari", en plus de "mon amoureux". »

Lui : « Quand ma sœur a dit à mon père qu'elle attendait un enfant et qu'il n'était pas question de mariage, quand mon petit frère est parti s'installer à Mâcon avec sa copine, mon père s'est effondré : "Bientôt il n'y aura plus que les prêtres qui voudront se marier !" Je comprenais très bien sa peine, il est maire de son village, près de Chalon-sur-Saône. Je vais lui offrir le plaisir de marier au moins un de ses fils, il attend ce moment depuis tellement longtemps. »

L'avis du spécialiste : Marcel Haïk, psychanalyste.

« Il y a encore trente ans, les couples qui refusaient le mariage se donnaient l'illusion qu'ils ébranlaient les fondements, qu'ils bravaient la société. Ils se brouillaient avec leurs parents ? Tant mieux. Au nom du droit de l'individu et du couple à l'épanouissement, il fallait réduire les contraintes sociales. Voire, jusqu'à maintenant, zapper d'un couple à l'autre pour trouver le bonheur.

Résultat : aujourd'hui, ce sont les parents qui partent et les enfants qui assurent la continuité. Conscients de part et d'autre du fait que le seul noyau dur et durable dans tout ça, c'est la filiation. Certains parents tentent de renvoyer un message de durabilité. Et les enfants de transformer l'essai. »

Pour la robe
Elle : « C'est la robe de tous les messages et de tous les passages. Pas intérêt à se tromper. J'ai mis dix mois à choisir la mienne.

Rendez-vous compte, il y a trois cents fabricants en France ! Pour commencer, je suis allée chez un pro du nuptial, 25 000 robes par an, et j'ai cru la vendeuse quand elle m'a dit que ça, là, avec le faux cul, et la traîne, c'était sobre. Je suis allée chez la créatrice branchée : elle, elle a pris en compte tous les instruments, tous les paramètres, pour m'expliquer en fait que cette robe, ce n'était pas moi, c'était ce que les autres verraient en moi.

Trois mois plus tard, il y avait du tulle à profusion dans ma tête. J'ai demandé des avis. Celle de Carolyn Bessette Kennedy ? Oui, mais ça ne lui a pas porté bonheur. Celle d'Eva Longoria ? Une vraie barbe à papa. J'ai tenté Zelia, celle qui façonne les mariées en Pompadour, pour m'attirer une remarque de ma psy : "La robe de mariée, c'est le prolongement de la robe de baptême, c'est blanc."

J'ai tenté Internet pour acheter du "seconde main" et m'attirer une remarque de ma mère : "Et si quelqu'un la reconnaît ?" Ma robe et moi, on s'est trouvées par le plus grand des hasards. Comme un coup de foudre. Une superposition de volants en tulle de soie. Il m'a fallu cinq minutes pour l'acheter. »

Lui : « Le premier costard de ma vie. J'y suis allé seul.

Ma mère m'a conseillé : "Du classique, que tu remettras." Élise m'a dit "Dior". Je suis allé dans un grand magasin. J'ai pris un costume Paul Smith, une chemise Prada, des pompes Tod's, et un crédit de paiement en dix fois. »

L'avis du spécialiste : Dorothée Gruman, wedding planner
« Le budget moyen pour la robe de la mariée est de 2 000 euros, si elle n'est pas griffée. Pour le marié : 780 euros. Pour la mariée, c'est le vêtement le plus intime, le plus cher, le plus imposant qu'elle possédera jamais, on est là pour l'aider, même si les mariées ont aujourd'hui en moyenne six ans de plus qu'en 1980 et, à 30 ans, savent mieux ce qu'elles veulent. 

Elles sont un peu revenues du gâteau à la crème ou du copieusement meringué. Il faut un juste milieu, c'est nul d'être en minijupe, mais c'est nul de s'interdire le fourreau écru, et même le satin, parce qu'on aura lu que c'est démodé. Il faut faire la bonne rencontre. »

Pour être la plus belle
Elle : « Je me suis offert un vrai maquilleur pour la seule et unique fois de ma vie. Je veux être belle et irradier comme un soleil. À condition de ne pas arracher le pinceau au professionnel ce jour-là, comme quand on a fait des essais maquillage. Ça a beau être la mode, des "yeux charbonneux passés au khôl après nappage de la paupière avec une ombre crème, et du mascara en petits paquets", sur Marion Cotillard d'accord, sur moi non ! »

Lui : « Je suis allé là où elle m'a dit, chez un Grand, c'est lui qui rase les crânes de Guy Ritchie et de Barthez. J'ai été d'accord avec lui sur l'idée que, surtout pour un mariage, il faut avoir les cheveux décoiffés, un peu rock'n'roll. Alors il me les a coupés pour que je n'aie pas ce jour-là la tête d'un Petit Chanteur à la croix de bois, mais l'air de sortir du lit. 230 euros. »

L'avis du spécialiste : Martine Cohen, coach beauté
« Simple, pudique, et sublime, le trio gagnant pour la mariée. Ce n'est sûrement pas le jour de s'enduire le corps de crème pailletée, d'essayer un fond de teint inhabituel, la queue de cheval, les tresses, même si l'idée semble marrante et a été vue dans un magazine branché. Ce n'est pas non plus forcément un chignon, et la bombe de laque pour le faire tenir jusqu'au dernier rock. C'est tout un travail, qui se prépare avec nous au moins un mois à l'avance. »

Pour faire un truc de ouf
Elle : « Se marier sous l'eau. Combinaison de plongée blanche, avec palmes et masque blancs. C'est possible. Les formules légales sont inscrites sur des feuilles plastifiées, et le langage par signes fait le reste. J'avais bien calculé, les invités qui pouvaient enfiler des tenues de plongée nous suivaient sous l'eau. Les autres regardaient la cérémonie depuis un bateau, grâce à des caméras sous-marines. »

Lui : « Cette idée l'a tenue en haleine pendant six mois. OK, je suis breton, et marin, on s'est rencontrés au bord de l'eau, on vit à Trouville, mais sa famille à elle, arménienne, orthodoxe, descend des montagnes. Alors, ce qu'on va faire : louer des chaises, acheter de la vaisselle chez Ikea, cuisiner des beureks et des bakhlavas, mêlés à un énorme buffet de fruits de mer. Ensuite, en cortège, on ira à pied à la plage, avec des ballons gonflés à l'hélium, la sono sous le bras. À minuit, lâcher de ballons, et fiesta toute la nuit. »


L'avis du spécialiste : Florence Servan-Schreiber, auteur de « Se marier autrement » (Albin Michel).
« Ces couples réinventent le mariage car, souvent, ils ne sont pas de même culture, ni de même religion. Dans notre livre, on raconte des célébrations autour d'un dolmen au petit matin, des jeux de pistes où retrouver, au bout des énigmes, les mariés unis dans un cercle de pétales. Bien avant la vague du mariage bio, on proposait aux invités de planter un arbre.

Ce qui compte, c'est le symbole. L'essentiel, ce n'est pas la fonction sociale, c'est l'émotion qui se dégage de ces célébrations réinventées. Chacun y met tellement du sien, avec tellement de cœur ! »



Pour les cadeaux
Elle : « Je rêve d'un voyage à bord de l'Orient-Express jusqu'à Venise. 4 000 euros pour nous deux. Luxe, calme et volupté. »
Lui : « La platine BeoSound 9000 Bang et Olufsen, une œuvre d'art. 4 000 euros. Je vais tenter de la persuader de ne prendre que ça. »


L'avis du spécialiste : Sophie Alexandre
« La liste de mariage a pris un virage à 180°. C'est le moment de donner corps à ses rêves les plus fous. Comme d'être raisonnable. Avec "1001 listes", on avait déjà ouvert la voie pour ceux qui rêvaient de vivre une escapade à Pékin comme un week-end à Venise. De s'offrir du cristal de Bohême, une bonne literie, mais aussi une cave à vins ou un tableau. Mais la grande nouveauté depuis trois mois, et c'est un énorme succès, c'est notre partenariat avec Bouygues Immobilier, qui permet de faire figurer sur sa liste... un projet d'achat d'appartement. Aux amis et à la famille de poser les premières pierres. »

Pour les serments
Elle : « Pour ma part, je trouve très belle l'idée d'être choisie, d'être élue parmi des milliers, prouver que les êtres ne sont pas remplaçables, mais uniques. Rien ne vaut un bail d'amour à long terme. Même si dire oui, on le sait, c'est dire oui à l'amour à heure fixe, aux beaux-parents, à toutes les fêtes carillonnées, aux engueulades à propos des enfants.

Et plus jamais au charme d'une première rencontre, d'une première nuit, au bonheur de manger des croissants à 4 heures du matin.
Oui, tout ça, on le sait. Pourtant, au moment du serment, on se retourne sur une centaine de robes Vanessa Bruno et autant de cravates Paul Smith suspendues à nos lèvres, et on dit : "Oui, j'accepte, pour le meilleur et pour le pire." C'est pas beau, ça ? »

Lui : « Dans une société individualiste, se marier, c'est montrer que l'on existe aussi dans le lien. Ma famille, ce n'est pas celle d'où je viens, plutôt claudicante, avec un père absent, c'est celle que je vais créer maintenant. Ce n'est pas une manière de rentrer dans le rang, c'est juste une façon de dire oui au bonheur. »

L'avis du spécialiste : l'auteur de ces lignes, six mois de mariage.
« En fait, le nombre de célébrations est à son plus bas niveau depuis l'année 1995. Dans huit mariages sur dix, les deux époux se marient pour la première fois, mais cette proportion continue de reculer au profit des re-mariages... 20 % des mariages se soldent aujourd'hui par un divorce au bout de cinq ans... Bon, là, je m'arrête, parce qu'on la connaît, la réalité des chiffres, et qu'à ce moment précis, nous, on a envie de rêver. »