Le nouveau président du Conseil constitutionnel a été installé officiellement le vendredi 20 février 2015 au siège de l'institution au Plateau. A l'occasion de la cérémonie de passation des charges, son prédécesseur, le Pr Francis Wodié, est resté muet sur les raisons de sa démission, le 3 février 2015.
En costume bleu nuit, cravate rouge, c'est un Wodié au visage livide qui a pris place à la table de séance. Après avoir décrit, d'un ton sentencieux, le contenu des documents qu'il a légués à son successeur, il a voulu dire deux mots à l'endroit de l'assistance. « Je retrouve la plénitude de ma liberté de citoyen et d'homme », a-t-il lâché, avant d'ajouter : « Ma tâche est terminée mais la mission n'est pas achevée ».
Puis de prodiguer des conseils à l'ex-président de la Cour Suprême, Koné Mamadou, qui lui succède. « Vous me permettrez de vous souhaiter bonne chance et bonne chance au Conseil constitutionnel qui va jouer un rôle éminent dans les élections qui s'annoncent. C'est une mission redoutable », dira-t-il. Il a par la suite invité son successeur à faire du Conseil constitutionnel, « l'arbitre indépendant et impartial qu'il doit être ».
Invité, à la fin de la cérémonie, à revenir sur sa démission, il s'est gardé d'en donner les raisons. « Les raisons, je les connais ; je me garde de dévoiler quoi que ce soit », a-t-il déclaré. Livrant ses sentiments sur son passage à la tête du Conseil constitutionnel, l'éminent juriste a donné le sentiment de quitter la scène sur une note d'insatisfaction. « Je ne suis pas satisfait », a-t-il lâché, avant de renchérir : « Je pense avoir agi selon mon devoir et ma conscience pour le temps que j'ai passé (au Conseil constitutionnel, ndlr) ».
Interrogé sur la capacité de l'institution qu'il a dirigée à faire preuve d'impartialité à la faveur des élections à venir, Wodié a eu ces mots : « Je n'ai aucune raison de douter du Conseil constitutionnel ». Et le désormais ex-président du Conseil constitutionnel d'appeler à des « élections sincères, régulières et qui expriment la volonté des Ivoiriens ».
Quant à son successeur, le magistrat hors hiérarchie, Koné Mamadou, il a admis que la mission à lui confiée est délicate, d'autant que, a-t-il poursuivi, (...) Lire La suite sur Linfodrome
Photo:DR / Passation de service entre MM. Francis Wodié et Koné Mamadou, nouveau président du Conseil constitutionnel