Le Rassemblement du Peuple de Côte d’Ivoire (RPCI) n’a pas voulu laisser passer sous silence le 24ème anniversaire de l’instauration du multipartisme en Côte d’Ivoire le 30 avril 1990.
Le président de cette formation politique, Bamba Moriféré et ses camarades, se sont réunis le mercredi 30 avril 2014 au siège du RPCI aux II Plateaux pour commémorer cette date historique dont il a été témoin et acteur. Soutenu pour la circonstance par des ‘’partis frères’’ de l’opposition (l’UDL de Martial Ahipeaud, CAP-UDD de Gervais Coulibaly, le MNC de Kabran Appiah, LIDER de Mamadou Koulibaly, et le RPC de Henriette Lagou), le Professeur Bamba Moriféré a tiré la sonnette d’alarme, quant au risque de conflits qui menace à nouveau la Côte d’Ivoire. « Avec la fracture profonde que connaît la Côte d’Ivoire aujourd’hui, il nous a semblé nécessaire de faire le point de l’état de la démocratie dans notre pays, 24 ans après l’instauration du multipartisme.
La constitution ivoirienne reste encore confligène à cause de l’article 35 qui a été en partie responsable de la crise que nous avons connu. Aujourd’hui, il y a un risque de belligérance en Côte d’Ivoire et ce risque joue contre la démocratie», a prévenu le président du RPCI qui a soutenu par la suite, à l’issue de l’état des lieux dressé par son parti, que la Côte d’Ivoire n’est pas encore un Etat entièrement démocratique.
C’est pourquoi, le parti de Bamba Moriféré a proposé une charte pour la démocratie en Côte d’ Ivoire. Dans ses grandes lignes rendues publiques par le secrétaire général du RPCI, Jérôme Climanlo Coulibaly, l’on retiendra quatre propositions majeures : il s’agit de l’engagement du RPCI à éviter une situation de belligérance en Côte d’Ivoire. De poursuivre sans relâche le combat pour la démocratisation véritable du pays (la révision de la constitution.
Du code électoral. De la commission électorale indépendante (CEI), la promotion de l’alternance politique, le financement des partis politiques), à faire la promotion de la bonne gouvernance et d’œuvrer à la moralisation de la vie publique.
Sur les cas spécifiques de la constitution et de la CEI, Bamba Moriféré prône pour le premier, l’annulation de la limitation d’âge des candidats à la présidentielle et, il souhaite que la disposition limitant les mandats à deux soit immuable. Quant à la CEI, le président du RPCI propose un partage équitable des membres de cette institution entre la majorité présidentielle et l’opposition avec l’exclusion de la société civile.
Le Professeur Bamba Moriféré a lancé par moment des piques au FPI dont il dit ne pas comprendre les prises de positions : «Au FPI, ils sont nihilistes. On ne sait même pas ce qu’ils veulent. Un combat politique ne peut pas se limiter à un seul individu», a jugé le président du RPCI.
Egalement présent à cette commémoration, le président du CAP-UDD, Gervais Coulibaly a annoncé qu’il usera de tous les moyens légaux pour ré-negocier avec le pouvoir au sujet de la nouvelle CEI. Contrairement à ce qu’avait annoncé le ministre d’Etat Hamed Bakayoko. «
Nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont le gouvernement nous gère, au sein du CPD. Ce cadre a été créé pour discuter. Donc, nous discuterons. On veut faire de nous des faire-valoir. Sans recours à une quelconque violence, nous allons saisir le gouvernement dans l’urgence. Tant que nous ne re-rediscutons pas sur la réforme de la CEI, plus jamais, nous ne discuterons d’autres choses avec le pouvoir », a soutenu Gervais Coulibaly qui a été rejoint sur ce point par le président de l’UDL, Ahipeaud Martial : « Dans cette nation, on ne peut pas dire qu’on ne ré-négocie rien, parce que quand on le dit, c’est comme si on maîtrisait le temps et les saisons ».
L.Barro
24ème anniversaire de l’instauration du multipartisme / Bamba Moriféré : ‘‘Un combat politique ne peut pas se limiter à un seul individu’’ - Photo à titre d'illustration