3 jours après sa visite: Soro envoie des missions à Gagnoa

  • 21/08/2013
  • Source : L'Inter

En quittant le département de Gagnoa, où il a passé 72 h à parler de paix et de réconciliation, Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale (PAN) ivoirienne, a laissé sur place des proches collaborateurs, qu'il a mis en mission pour poursuivre son œuvre.

Et c'est le député de Ouragahio-Bayota, Abel Djohoré Gbakayoro Christian, fils de la région qui est chargé de conduire ces missions de réconciliation. Il a fait l'annonce le dimanche 18 août dernier, au cours d'un point-presse dans un hôtel à Gagnoa. Il s'agira pour lui et sa délégation de parcourir la région, rencontrer les cadres et les populations et parler de réconciliation et de paix.

Le conférencier a indiqué à cet effet que la ''réconciliation sincère, la vraie, la réconciliation sans hypocrisie, sans calcul'' doit partir de Gagnoa, parce que c'est la région d'un illustre fils de la Côte d'Ivoire, en l'occurrence Laurent Gbagbo, aujourd'hui détenu à la Cour pénale internationale (CPI).

Partant du fait que les populations ressentent encore la douleur, Abel Djohoré a estimé qu’il faut savoir parler, poser les pas pour se faire comprendre à Gagnoa, afin que les cœurs s’apaisent et que les bonnes décisions soient prises. « C’est dans un élan collectif que les populations adhéreront à la réconciliation. Nous avons cette capacité, cette possibilité, c’est pourquoi, nous disons que la réconciliation doit partir de Gagnoa. Et le PAN a tellement bien compris qu’il vient de donner un coup d’accélérateur à la réconciliation à Gagnoa en venant parler de paix, de cohésion, du vivre ensemble et du pardon mutuel. Il nous a mis en mission, parce qu’il nous a donné des orientations. Qu’on le veuille ou pas, chaque Ivoirien est responsable de ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. A tous les niveaux, nous sommes responsables, c’est pourquoi, nous devons faire des autocritiques pour déceler les failles et les reconnaître », a signifié le parlementaire.

A l’endroit du Front populaire ivoirien (FPI), le député Abel Djohoré a préconisé la voie de la sagesse. « Aujourd’hui, nous sommes à l’ère de la réconciliation, de la cohésion et du pardon. Nous demandons à nos frères de savoir raison garder et cela fait partie d’un des pans de la mission que le PAN nous a confiée. Il m’a dit : '' Abel, fait tout pour rencontrer les cadres de quel que bord que ce soit. Discutez et allons à la réconciliation ''. Nous allons donc rencontrer nos frères, échanger avec eux. Certainement, ils ont des positions qui peuvent se comprendre, mais pour l’intérêt de notre région, de nos villages et de toute la Côte d’Ivoire, nous devons nous parler, nous comprendre et aller dans le sens de la réconciliation, du développement et de la cohésion sociale. Gagnoa ne doit pas se tenir en dehors de la République. Ce n’est pas possible, parce que la région a des potentialités économiques, culturelles, humaines et une entité incluse dans la Côte d’Ivoire ».

Pour lui, la visite de Guillaume Soro à Gagnoa doit être comprise comme une belle opportunité pour la région et les populations, dans la mesure où, indique t-il, l’État est prêt à travailler pour toutes les régions du pays. En outre, Abel Djohoré s’est félicité de la mobilisation de ses parents pendant la visite de Guillaume Soro. « (…) Il faut parler à nos parents. Il faut leur dire la vérité, leur dire comment les choses se passent, l’intérêt que nous avons à aller à la paix et ce qu’ils y gagnent. Ils ont été chassés dans beaucoup de villages. Ils n’ont pas été reçus dans certains villages parce qu’eux-mêmes se sont discrédités. Donc, nous avons gagné en crédibilité auprès de nos parents. C’est pourquoi, pour nous, il est important de faire cette mission et de continuer l’œuvre de réconciliation que le président de l’Assemblée nationale vient de booster à Gagnoa », a-t-il conclu.



Venance KOKORA à Gagnoa