3e mandat de Ouattara : Soro convoque le COC de GPS

  • 10/08/2020
  • Source : GPS
Suite à la décision de Ouattara de briguer un 3e mandat, Guillaume Soro a convoqué le Comité d’Orientation et de Coordination (COC) de GPS.

Le Comité d’Orientation et de Coordination (COC) de Générations et Peuples Solidaires (GPS),

Sur convocation du Président de Générations et Peuples Solidaires, à la suite de la tenue à Paris, le vendredi 07 août 2020, d’une réunion d’urgence,

Et comme suite à cette convocation du Président du Comité d’Orientation et de Coordination (COC) de GPS,

Les membres dudit Comité réunis en session extraordinaire ce dimanche 9 août 2020,

Ont examiné avec beaucoup d’attention, la situation politique nationale à la lumière de la Déclaration de candidature du Président Alassane Dramane Ouattara à l’élection d’octobre 2020 au cours de son adresse à la Nation du 6 août 2020,

Considérant le contexte particulier de cette adresse tenue à la veille de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire,

Considérant que la célébration de la fête nationale est un moment particulier de la vie de la Nation et qu’elle offre au Chef de l’Etat, l’occasion de réaffirmer les principes et règles qui fondent l’unité de la Nation, l’Etat de droit, l’égalité et la liberté de ses citoyens,

Considérant qu’à l’occasion de son adresse à la Nation, le Chef de l’Etat, au mépris de son engagement personnel devant la Nation et la communauté internationale de renoncer à un troisième mandat, a outrageusement manqué à son obligation de loyauté vis-à-vis de ses mandants et qu’il s’est rendu coupable de parjure en se portant candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020,

Considérant que cette déclaration de candidature est porteuse de lourdes menaces contre l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire, la conscience solidaire des citoyens de la République de Côte d’Ivoire,

Conscient des fractures ouvertes dans la société ivoirienne par la conduite, depuis 9 ans, d’une politique discriminatoire, attentatoire aux droits et libertés de nombreux citoyens ivoiriens, parmi lesquels on recense des autorités militaires, civiles et politiques, injustement détenues dans les prisons de Côte d’Ivoire,

Soucieux des risques d’aggravation de ces fractures, en raison des controverses liées à l’interprétation des dispositions de la Constitution du 16 novembre 2016 relatives à l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle,

Considérant, sur la base des dires des rédacteurs de ladite Constitution et des écrits d’éminents constitutionnalistes, que la Constitution du 16 novembre 2016 étant conforme, sur la question de la limitation des mandats, à la précédente Constitution, aucune remise à zéro du compteur des mandats électifs n’avait lieu,

Considérant que la seule entité à qui la Loi Fondamentale fait obligation de renoncer à se porter candidate à la future élection présidentielle est également celle dont l’action planifiée de longue date aboutit à l’exclusion et au maintien en exil de candidats potentiels, dont le Président de Générations et Peuples Solidaires,

Considérant la signature par le Chef de l’Etat de Côte d’ivoire, portée au projet de Protocole sur la bonne gouvernance et la démocratie tel que
décidé lors du 47ème sommet des Chefs d’Etats de la CEDEAO qui limite à deux le nombre de mandats dans la région, montrant de fait l’intention de notre pays à demeurer un modèle de bonne gouvernance et de démocratie,

Rappelant les conséquences néfastes sur la vie de la Nation des politiques d’exclusion menées par les pouvoirs ivoiriens successifs depuis la disparition de Félix Houphouët-Boigny, le Père de la Nation ivoirienne,

Gardant en mémoire, les séquelles de la grave crise postélectorale de 2010, et tout particulièrement, les rancœurs nées des affrontements civilo- militaires et le refus entêté par le Président Alassane Ouattara de la promotion d’une véritable politique de réconciliation nationale.

Mesurant l’ampleur des contestations liée à la préparation des opérations électorales d’octobre 2020, notamment en ce qui concerne, la mise en œuvre des dispositions du code électoral proprement dit, l’identification des électeurs, l’inscription sur les listes électorales, la délivrance des pièces d’identité,

AGISSANT en vertu des dispositions du Chapitre 1er du Titre III du Règlement Intérieur de GPS,

Apporte un soutien ferme et résolu à la candidature de Monsieur SORO Kigbafori Guillaume à l’élection présidentielle d’octobre 2020,

Face à l’agression extrême de l’indépendance du Peuple souverain de Côte d’Ivoire par la candidature anticonstitutionnelle d’Alassane OUATTARA, décide de donner pleins pouvoirs au Président de GPS pour entreprendre, en lien avec l’ensemble des partis et mouvements d’opposition, la lutte pour le changement démocratique en Côte d’Ivoire,

Sans préjudice des décisions qui seront prises par le président de GPS en vertu des pouvoirs à lui dévolus au point 2, s’engage fermement à mener toutes les actions légales en vue d’un strict respect de la constitution de 2016, notamment en ses dispositions relatives à la limitation des mandats présidentiels,

Invite le Peuple souverain de Côte d’Ivoire, dans toutes ses composantes, sans distinction d’appartenance politique, religieuse ou même ethnique, à s’engager résolument et sans équivoque dans la défense de sa dignité chèrement acquise par ses illustres devanciers ; dignité aujourd’hui bafouée par un Groupement d’intérêt économique au pouvoir, dont l’objectif principal reste la soumission de force du pays pour des intérêts strictement privés.

Prie le Comité d’Orientation et de Coordination de rester à l’écoute des mots d’ordre du Président de GPS pour la conduite de la lutte en vue de l’obtention de conditions favorables à l’organisation d’une élection présidentielle inclusive, juste et transparente, seule garantie d’une paix durable en Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 9 août 2020

Le Comité

PEUPLES UNIS, PEUPLE FORT