Dans quelques heures, l’année 2013 arrivera en fin de course, atteignant son crépuscule. L’avènement d’une nouvelle année est un moment propice aux bilans. Nord-Sud Quotidien s’est saisi de l’occasion pour lancer la grande interrogation sur le bilan des deux années de gestion du président de la République.
Nous recherchions le point de vue des lecteurs mais aussi de personnalités de compétences diverses sur la question. C’est là notre manière à nous de donner un modeste coup de pouce à l’ouvrage titanesque entrepris depuis près de 24 mois par Alassane Ouattara, après la parenthèse sanglante de la crise postélectorale.
Notre démarche pourrait choquer de bonnes âmes qui ne manqueraient pas de nous rétorquer qu’il est encore trop tôt pour juger le travail de M. Ouattara. Dans notre entendement, une année qui s’achève est le prétexte idéal pour réfléchir sur douze mois d’actions initiées au profit de la population. Est-on sur la bonne voie ? Ya-t-il des réglages à opérer ? Les travaux lancés et terminés ou en cours sont-ils bien perçus par ceux à qui ils sont destinés ? Autant de questions pertinentes que se pose sans nul doute le locataire du palais présidentiel.
Le débat que nous avions ouvert le samedi 28 décembre joue la prolongation dans l’édition que vous parcourez en ce moment. Il est riche en enseignements qui peuvent forcément inspirer le premier des Ivoiriens. C’est le but de l’exercice. Dans l’ensemble, il a été bien apprécié par les lecteurs. Un internaute s’est même permis de nous emboîter le pas en interpellant d’autres internautes réunis au sein du groupe dénommé l’Observatoire démocratique en Côte d’Ivoire (Odci) qui affiche la bagatelle de quinze mille membres. Son appel (à répondre à la question de la manchette de Nord-Sud Quotidien) a suscité plus d’une centaine de réactions aussi pertinentes les unes que les autres.
Hormis une poignée d’arguments venus du fonds des siècles. Sans citer les noms de ces internautes (faute de consentement), nous pouvons cependant résumer la quintessence de leurs contributions. Un premier groupe, sûrement des inconditionnels du président de la République, lui décerne un satisfecit, tout en admettant que «beaucoup reste à faire».
D’autres contributeurs très critiques, eux, pointent quelques faiblesses: emploi, pouvoir d’achat et sécurité. La troisième catégorie, celle des opposants à la politique du président Ouattara, habitués aux imprécations, note un bilan totalement négatif. Quelques internautes ont dû ferrailler ferme avec ceux des débatteurs qui estiment qu’Alassane Ouattara ne réussira pas à exécuter en 5 ans, l’ensemble de son programme déroulé pendant la campagne présidentielle.
Quid de nos lecteurs à qui nous avions tendu nos dictaphones en fin de semaine, à Anyama? Une douzaine d’entre eux, après avoir scruté à la loupe les deux années du pouvoir Ouattara, lui adressent des critiques très précises. Vous trouverez l’intégralité de leurs remarques et suggestions dans ce journal. Leurs propos se résument en trois points : emploi, sécurité, cherté de la vie.
Des points de vue qui ne sont pas diamétralement éloignés de ceux de la centaine de membres du groupe Odci. Un constat tout de même : c’est devenu une marque de fabrique chez les partisans irréductibles de M. Ouattara de se montrer très sévères dans leurs jugements. Faut-il leur en vouloir? Nos gouvernants doivent plutôt méditer la maxime de La Rochefoucauld qui avait lancé en guise d’avertissement : «Peu de gens sont assez sages pour préférer la critique qui leur est utile à la louange qui les trahit».
Le président de la République, dans son adresse de fin d’année à la nation, pourrait fournir des réponses à toutes les préoccupations exprimées. Pour notre part, nous estimons que le volontarisme de M. Ouattara, ses grands travaux, la relative paix à mettre à son actif sont autant d’hirondelles qui ne font pas le printemps, certes. Mais de sérieux atouts tout de même dans les mains de dame Espérance…
Karim Wally
A l’heure du bilan… - Photo à titre d'illustration