À la CPI, le témoin N'Guessan a déploré l'utilisation politique de l'Ivoirité

  • 28/06/2016
  • Source : Ivoire Justice
Pour Joël Kouadio N’Guessan, témoin à la CPI, le concept d’Ivoirité est l’un des grands coupables des crises ivoiriennes.

Joël Kouadio N’Guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR) était le nouveau témoin du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Coup d’État, charnier de Yopougon, accords de Marcoussis… il est revenu longuement face au bureau de la procureure sur « les années de déchéance » de la Côte d’Ivoire.
 
Un homme relativement âgé s’avance avec des béquilles. Face aux juges de la chambre de première instance de la Cour pénale internationale (CPI), chargés de statuer sur l’affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, il s’installe dans le prétoire. Il se présente : « Joël Kouadio N’Guessan », « baoulé », « protestant », « porte-parole du RDR ».  Cet ancien ministre témoigne à visage découvert.
 
L’accusation, menée ce jour par Alexis Demirdjian, l’interroge d’abord sur son parcours. Ancien ministre des droits de l’homme de Laurent Gbagbo de 2006 à 2007, il explique au bureau de la procureure être entré en politique « après avoir constaté de graves injustices » après 2002.
 
Le concept d'Ivoirité
Le procureur l’interroge aujourd’hui sur les années qui précèdent la crise. « Pouvez-vous nous dire comment étaient les relations entre les différents groupes ethniques de 2000 à 2010 ? » demande Demirdjian. « Votre question m’embarrasse un peu, répond le témoin. La Côte d’Ivoire est un pays où les cultures se sont profondément imbriquées (…) l’imbrication culturelle de nos peuples n’a pas fait émerger ces systèmes de lutte ethnique (…) cependant je dois dire que certaines ethnies ont été mises à l’index. » Il précise : « les gens sont très proches de leur leader politique en fonction de leur ethnie (…) mais ça n’a pas impacté la cohabitation. »...LA SUITE