Le gouvernement ivoirien a appelé, mardi soir, le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo à la table de négociation, estimant qu’on "ne peut pas régler les problèmes à distance".
"Nous disons que le gouvernement a posé des actes forts. La libération de Pascal Affi N’guessan (Président du FPI) est un acte fort du gouvernement (...) La démocratie a repris vie dans notre pays. Pascal Affi N’guessan parcourt le pays pour animer des meetings (...)", a déclaré le Ministre d’Etat auprès du Président de la République chargé du dialogue politique, Jeannot Kouadio Ahoussou à l’issue d’une rencontre avec l’opposition "modérée", élargie au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
"La paix se construit perpétuellement. La présente réunion ouvre la série des rencontres qui seront essentiellement consacrées aux questions électorales. En espérant que nos frères du Front populaire ivoirien ( Fpi ) qui m’ont adressé un courrier aujourd’hui pour me dire qu’ils ne pourront pas participer à notre séance de travail. Nous leur disons que leur place est autour de la table du dialogue", a poursuivi M. Ahoussou par ailleurs, ancien Premier ministre.
"On ne peut pas régler le problème à distance. Il faudrait qu’il faille qu’on se rencontre pour pouvoir discuter et échanger vivement. Alors nous les invitons à la table du dialogue. En ce qui concerne le président de la République, le Président Alassane Ouattara nous a instruit de dialoguer obstinément nuit et jour pour la paix et de continuer à tendre la main," a-t-il conclu après la réunion qui s’est achevée 21h45.
S’exprimant au nom des participants à cette rencontre qui a duré plus de 3 heures de temps, Gervais Coulibly, a indiqué que Jeannot Kouadio Ahoussou a présenté un "cadre nouveau" de discussion qui prend en compte désormais le RHDP.
"On nous a dit que dans les prochains jours, il y aura des dégels des avoirs", a ajouté M. Coulibaly, soulignant sans détails que la rencontre a abordé la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), la liste électorale, la libération des maisons occpées, le retour des exilés, le financement des partis politiques, et le recensement général de la population et de l’habitat.
"Le recensement général de la population et de l’habitat n’a rien de politique politicienne", a insisté le porte-parole des partis politiques membres du Cadre permanent de dialogue (CPD), Gervais Coulibaly.
La tension est montée d’un cran entre le pouvoir et l’opposition ivoirienne après le lancement de l’opération de Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) et la remise de l’ex-leader pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI). Le FPI avait dénoncé une « rupture unilatérale » du dialogue à travers ces décisions du gouvernement ivoirien.
A propos des conditions du Fpi pour reprendre le dialogue / Ahoussou à Affi : « ta libération est un acte fort » - Photo à titre d'illustration