Face à l’invasion des sites kimberlitiques de la Société pour le développement minier de la Côte d’Ivoire (SODEMI) par des populations de villages environnants, le directeur général de cette structure, Kadio Kouamé, et le préfet du département de Séguéla, Benjamin Effoli, ont prévenu celles-ci que leur attitude pourrait avoir de graves incidences sur le diamant ivoirien.
Ces conséquences concernent, entre autres, une réinstauration de l’embargo sur cette pierre précieuse, ont-il relevé lors d’une rencontre tenue mercredi au camp de la SODEMI à Bobi, une sous-préfecture située à 31 kilomètres du chef-lieu de région, sur l’axe menant à Kani.
« N’oubliez pas un point important. (…) Sans le soutien de PRADD 2 (projet visant à augmenter le volume de diamant légalement exporté, ndlr) et de SODEMI, le diamant de Côte d’Ivoire va encore être soumis à l’embargo. Si les comportements qu’on observe se perpétuent, (…) le diamant va être sous embargo et vous allez travailler dans la clandestinité », a fait savoir le DG de la SODEMI. Ses sites de ‘’Gendarme camp’’ et de ‘’Toubabouko’’ ont été envahis depuis juillet 2016 par des jeunes, sous le prétexte que les sites alluvionnaires trouvés pour eux ne sont pas assez productifs.
« Quand il y a un problème, n’utilisons pas la force. (…) Tempérons nos élans, asseyons-nous pour chercher des solutions », a-t-il suggéré à ceux qu’il considère comme ses ‘’partenaires obligés’’.
Ceux-ci ont unanimement accepté les clauses tirées de l’article 20 26 du nouveau code minier qui prévoit l’exploitation expérimentale de tout site kimberlitique trouvé, l’implication de la SODEMI, le versement de 12% du prix de vente du produit aux sociétés coopératives, la vente aux bureaux locaux d’achat et la limitation à 15 mètres de profondeur des fouilles entreprises.
Pour le préfet Benjamin Effoli, tous les problèmes qui surviennent doivent trouver solution dans le calme et la tranquillité. "Il faut faire en sorte qu’aucune difficulté ne nous empêche d’avancer sur le chemin de la normalisation", a-t-il conseillé.
Déjà en juin, le directeur national du projet Droits de propriété et développement du diamant artisanal (DPDDA 2), Terah DeJong, avait tiré la sonnette d’alarme en estimant que les ventes frauduleuses risquaient de faire ‘’perdre la bonne dynamique’’ enclenchée depuis 2013, année de la levée de l’embargo sur le diamant ivoirien, après que les acteurs se soient inscrits dans le processus de Kimberley.
Instauré en 2003, le processus de Kimberley institue des contrôles internes qui permettent d’avoir une traçabilité du diamant, de la mine jusqu’au point d’exportation.
A Séguéla, des autorités préviennent contre le risque d’un nouvel embargo sur le diamant ivoirien - Photo à titre d'illustration