Nanan Mian Ané Kouassi, Nanan Issa et Nanan Assalé II, respectivement chefs des Bebou, M’basso et Ehuasso, situés dans la sous-préfecture de Zaranou, département d’Abengourou, ont été convoqués, le mercredi 25 juin dernier, à la cour royale de l’Indénié par le roi Boa Kouassi III en présence de tous les autres chefs de canton et de village.
Ils sont accusés d’avoir permis à plusieurs centaines d’orpailleurs clandestins de s’installer dans ces localités pour y extraire l’or sans autorisation. Au cours de cette audience traditionnelle, le roi de l’Indénié, Nanan Boa Kouassi III, n’a pas pris de gants pour exprimer son mécontentement. «
C’est une faute coutumière grave que vous avez commise.
Vous ne m’avez pas informé alors que je suis le chef de mon sous-sol. Cette activité clandestine que vous avez autorisée peut entrainer des conflits entre ces travailleurs clandestins et vos populations. La vie de votre population est en danger à cause des trous que ces hommes laissent derrière eux. Ce n’est pas normal en tant que chefs de village d’avoir permis cela », a-t-il déploré.
Selon le roi, ces chefs de village ont tout simplement terni leur image et jeté un discrédit sur le royaume de l’Indénié. «
Je suis pas content de vous. Ce que vous avez fait est grave. De façon solennelle, je vous suspends de vos fonctions jusqu’à nouvel ordre. Mettez-vous à l’écart de toutes les activités liées à vos fonctions. J’ai pris cette décision pour l’amour que j’ai pour mon royaume et surtout pour préserver la paix et la cohésion sociale dans mon royaume », a indiqué Nanan Boa Kouassi III.
Toute fois pour éviter la vacance du pouvoir dans ces localités, le roi a annoncé qu’une délégation conduite par des membres du royaume se rendra à Bebou, M’basso et Ehuasso pour y désigner des chefs intérimaires en attendant de savoir exactement ce qui a motivé l’acception de ces exploitants clandestins sur leurs sols.
«
Car nous ne voulons pas que ces villages soient le nid de conflits et de divers vices », a-t-il martelé. Les chefs de village incriminés n’ont pas nié les faits qui leur sont reprochés. « Nous nous mettons à genoux, nous demandons pardon à la cours et au roi Nanan Boa Kouassi III.
Que les autres chefs et notables se joignent à nous pour demander pardon au roi. Nous reconnaissons que nous n’avons pas informé quelqu’un avant de poser ces actes », ont-ils supplié. Le roi est cependant resté ferme sur sa position.
Jean Goudalé
Photo à titre d'illustration / Le ministre de l'intérieur reçoit les chefs de villages et de cantons