Abidjan, la capitale économique ivoirienne, abrite le 25 janvier 2020 un forum économique centrafricain dénommé « Forum Africa development for Bangui (FAD 2020)» à la faveur d’une visite du président Faustin-Archange Touadéra attendu sur les bords de la lagune Ebrié le 23 janvier 2020.
Dans le cadre des préparatifs de cet événement, une délégation ministérielle centrafricaine est présente en Côte d’Ivoire depuis le lundi 13 janvier 2020. Et ce, pour échanger avec les autorités ivoiriennes et visiter des pôles agro-industriels et économiques du pays.
Les modèles inspirants de l’Etat de Côte d’Ivoire dans son élan de développement, pays d’ailleurs sorti d’une grave crise en 2010-2011 et ayant su redresser sa trajectoire économique, devraient servir de ferment à la République de Centrafrique aux fins de dynamiser son économie.
A cette plateforme économique, la Centrafrique présentera son potentiel économique aux investisseurs. Selon Rameaux Claude Bireau, ministre-conseiller économique de la République de Centrafrique (RCA), le pays dispose d’une richesse immense, mais a besoin de ressources financières pour exploiter le potentiel.
La RCA, soutient-il, « regorge 34 substances minérales dont l’or, le diamant, le manganèse, le calcaire, l’uranium et même le pétrole ». En outre, le pays dispose d’un sol et un sous-sol riches avec plus de 15 millions d’hectares de terres arables, 16 millions d’hectares de pâturage favorable à l’élevage et 5 millions d’hectares de forêt dense.
Il s’agit d’un appel à « ceux qui détiennent les capitaux pour qu’ils pussent aller en RCA nous aider à mettre en valeur ces ressources », a-t-il fait savoir sans ambages, donnant l’assurance sur le partenariat public-privé assorti d’instruments juridiques judicieux tels que la loi portant charte des investissements.
La RCA s’est dotée par ailleurs d’un code minier attractif et d’un code forestier. Avec tout ce décor, la délégation espère attirer davantage d’investisseurs pour les secteurs prioritaires qui sont, entre autres, le secteur agricole, minier, forestier et de l’énergie.
Pour sa part, Gilbert Poumangue, ministre-conseiller, chargé des Relations avec les institutions de financement du développement, a estimé que « ces projets prioritaires découlent d’un plan de relèvement et de consolidation de la paix (et est compris) entre 12 000 milliards et 30 000 milliards de FCFA ».
A l’initiative du Faustin-Archange Touadera, un dialogue a été entamé avec les 14 groupes armés qui a débouché sur l’Accord de Khartoum le 06 février 2019. Un accord comportant un certain nombre d’engagement de part et d’autres.
Poursuivant M. Poumangue a souligné que le gouvernement centrafricain a « déjà réalisé la majorité de ses engagements, mais la mise en œuvre du côté des 14 groupes armés piétine un peu, toutefois les garants que sont les institutions sont en discussions avec eux pour amener les groupes armés à mettre en œuvre leur engagement ».
Il a assuré de l’amélioration du climat des affaires, un facteur déterminant pour les investisseurs, ainsi que la sécurité juridique et judiciaire des investissements. En plus, il a été institué la charte des investissements. Elle a été révisée pour encourager les investissements.
« En RCA, il y a de cela deux ans, pour créer une entreprise, il fallait huit mois » mais le Guichet unique en charge de la formalité des entreprises permet aujourd’hui de créer « en 48 heures une entreprise » avec à la clé des avantages de la charte des investissements.
Avec les perspectives d’exploitation du pétrole, l’Etat centrafricain envisage de mettre en place un Code pétrolier pour encadrer ce secteur stratégique. Outre cela, un certain nombre de mesures ont été mises en place par le gouvernement pour attirer les investisseurs dans un esprit de coopération Sud-Sud.
Après l’étape de la Côte d’Ivoire, cette campagne devrait se poursuivre dans plusieurs capitales européennes, américaines et des pays du Golf selon des sources proches du dossier.
AP-LS/ls/APA
Abidjan abrite un forum économique centrafricain le 25 janvier 2020