Abidjan, Bamako, Dakar, Ouagadougou, Paris : Les africains manifestent contre le franc CFA en Afrique

  • 09/01/2017
  • Source : Liberation
Une manifestation contre le franc CFA a eu lieu samedi à travers plusieurs capitales africaines et européennes. Selon les organisateurs, il faut mettre un terme à cette survivance des colonies françaises d’Afrique.

Dans les rues d’Abidjan, Bamako, Bruxelles, Dakar, Kinshasa, mais aussi Londres, Ouagadougou ou encore Paris, des rassemblements, des manifestations ou des conférences se sont tenus samedi 7 janvier. Dans le cadre d’un appel mondial pour demander la fin du franc CFA.

«Les panafricains organisent pour la première fois, de Paris à Dakar en passant par Abidjan, Ouidah, Londres et Bruxelles, une journée internationale de mobilisation sur le thème du franc CFA et la nécessité de se défaire de cette monnaie postcoloniale», selon le communiqué transmis à l’AFP à Abidjan. Les organisateurs qualifient l’événement de «mobilisation inédite et historique» et expliquent aussi que le «front contre le franc des Colonies Françaises d’Afrique (CFA)» se fera à travers des conférences pour dénoncer «les effets pervers de cette monnaie postcoloniale» et réclamer «la fin de la servitude monétaire».

La monnaie commune à cette zone est depuis 1945 le «franc CFA», qui signifie «franc de la communauté financière africaine» dans l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) et «franc de la coopération financière en Afrique centrale» dans la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Créée en 1939, la zone Franc est un espace économique et monétaire d’Afrique subsaharienne, où vivent 155 millions d’habitants.

Elle comprend 14 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Centrafrique et Tchad). Le quinzième membre est l’archipel des Comores. Le «CFA», autrefois arrimé au franc français, dispose d’une parité fixe avec l’euro. Ce lien fort est considéré par beaucoup comme un gage de stabilité.

Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), l’Ivoirien Tiémoko Koné Meyliet avait affirmé le 23 novembre dernier que le franc CFA «pouvait continuer à servir les économies» des 15 pays qui l’utilisent, rejetant les critiques sur son caractère «désuet».

LIBERATION ( avec AFP)