Ils prétendent qu'ils peuvent rendre riche, qui le désire. Même tous ces miséreux, désillusionnés, qui tirent le diable par la queue, et dont l'Acide désoxyribonucléique ( Adn), est constitué même de la galère à n'en point finir.
Pourtant, ces féticheurs, ces « faiseurs de rois », c'est d'eux qu'il s'agit, crèchent eux-mêmes, avec leurs familles entassées dans des piaules minables, dans la promiscuité favorisant les relations sexuelles, à choquer la morale. Où la vieille femme du tuteur se plaît, sans scrupules, à livrer ses charmes avachis au protégé. Un jeune protégé qui marche dans l'abjecte relation. Parce que très souvent rétribué avec des croûtes de riz, arrosées au fond de la marmite avec de la sauce « couchée ».
Pourtant, il se trouve encore des nigauds, adeptes de la facilité pour croire en ces féticheurs, ces vendeurs d'illusions. Ces truands au bagout avéré, capables de vendre même du sable, à des peuples bédouins vivant dans le désert. Des roublards qui ont la langue mielleuse, capables de faire croire à un chauve rabougri, qu'il a non seulement la plus belle coupe de cheveux, mais est aussi gaillard que ces lutteurs sénégalais. Ces marchandes de rêves ont fourré dans leur escarcelle, un homme qui n'est, apparemment pas, naïf. Il s'agit de S.K., patron d'un supermarché à Korhogo.
De fait, informent nos sources, dans la capitale du « Pôrô » où il travaille et réside, S.K., sur recommandation d'un ami, fait la connaissance de deux individus particuliers. A savoir, Nwokoba C., un Nigérian de 45 ans, et Soro I., qui lui est un Ivoirien d'une quarantaine d'années. Ces deux-là sont des féticheurs dont les mérites lui sont vantés. Prenant eux-mêmes la parole, les deux féticheurs expliquent au gérant de supermarché qu'avec leurs pouvoirs occultes, ils peuvent le rendre riche. Très riche même, en faisant prospérer ses activités commerciales.
« Enjaillé », comme on le dit, par le discours de ses interlocuteurs, S.K. marche. Il les loge à ses frais dans un superbe hôtel de la ville. Il leur remet également la somme de près de trois millions de F Cfa, en espèces. Sans compter des transferts d'unités. Les féticheurs ayant exprimé leur désir d’entrer en communication avec leurs génies, dont ils prétendent recevoir des instructions. Quoi, des génies qui communiquent au téléphone ? Mais tout cela ne suffit pas à éveiller la raison de l'opérateur économique. Toutes ces « couleuvres », le naïf S.K. les avale, comme de simples petits laxatifs...
Image utilisée à titre d'illustration