A l'occasion des journées de prévention des abus envers les enfants et droits de l'enfant, la ministre de la Solidarité, de la famille de la femme et de l'enfant, Anne Ouloto, a donné les statistiques des abus que les enfants subissent en Côte d'Ivoire. Elles interpellent.
La Côte d’Ivoire, à l’instar de la Communauté internationale, célèbre les 19 et 20 novembre de chaque année, la Journée Mondiale pour la prévention des abus envers les enfants.
Ces journées permettent de mettre en évidence le problème des abus, violences et exploitation à l’encontre des enfants, ainsi que la nécessité d’intervenir de toute urgence par la diffusion de programmes de prévention.
"Malgré les nombreux acquis réalisés au profit de l’enfance au cours de ces dernières années, les droits de l’enfant continuent de subir des atteintes dans de nombreux pays" déplore la ministre qui a livré les statistiques de la Côte d'Ivoire.
Ainsi, en Côte d’Ivoire, 1 enfant sur 5 enfants de 2-14 ans est victime de corrections physiques sévères, 9 enfants sur 10, soit 87% des enfants âgés de 2-14 ans (filles et garçons) sont victimes de violence émotionnelle tant en zone rurale qu’urbaine, touchant toutes les couches sociales (2006), 25% des filles de 15-17 ans sont victimes de violences physiques avec une vulnérabilité accrue au Nord-Ouest (49%)
Selon la ministre, plus du tiers des élèves (38%), filles comme garçons, sont victimes de harcèlement sexuel à l’école;- 7.6% des filles de 15-17 ans / 4,7% des 15-19 ans sont victimes de violences sexuelles par leurs partenaires intimes (EDS 2012), 11,7% des élèves sont victimes d’attouchements forcés ;
« 46% des élèves sont frappés par leurs enseignants, en particulier dans le primaire, et 30% font l’objet de punitions humiliantes » a dénoncé Mme Ouloto, ajoutant que « 18% des élèves sont victimes de viols, 14% des élèves ont fait l’objet de harcèlement sexuel de la part d’enseignants, 3.5% des élèves ont des relations sexuelles avec les enseignants. »
La ministre révèle également que les abus, sexuels ou non, les violences et exploitations dont sont souvent victimes les enfants, font de plus en plus l’objet de révélations, parfois consternantes et sont perpétrés tant au sein des familles que des institutions.
« Ce sont notamment, les agressions de nature physique ou psychique, les abus de nature émotive et psychologique, le viol et l’abus sexuel, l’inceste, ainsi que les autres pratiques traditionnelles et sociales préjudiciables aux enfants et répandues dans toutes les couches sociales » a-t-elle précisé.
En outre, la situation des enfants utilisés pour des tâches domestiques est également préoccupante. Ceux-ci sont soumis à toutes sortes de besognes et bien souvent victimes d’exploitation de la part des adultes qui les emploient ou même de membres de leurs familles.
De par leur statut et leur condition, ces enfants sont ainsi dépossédés d’un moment précieux de leur vie ; ils sont dépossédés de leur enfance et en très grande majorité sont victimes, sans grand recours, de mauvais traitements et d’abus de toutes natures.
Souhaitant une attention accrue, ainsi que des mesures urgentes efficaces et soutenues de sensibilisation, de prévention et de protection soient prises, aux niveaux familial, local, national ou international, elle a appelé à une mobilisation afin de jouer un rôle plus actif dans la promotion et le respect des droits de l’enfant.
« Notre pays a adopté plusieurs textes légaux, juridiques et règlementaires afin de prévenir les différents abus, la maltraitance, la négligence, et d’assurer la sécurité et le développement des enfants et adolescents » a-t-elle notamment souligné, assurant l’engagement du couple présidentiel à placer la protection des enfants au cœur de leurs priorités.
Ahopol
Photo à titre d'illustration : DR / Des enfants travaillant dans une mine