Lourdeurs administratives dans des services bancaires, arrogance et mépris de certains agents de banques, longues files d'attente...sont autant de critiques formulées par les populations contre des banques et établissements financiers de Côte d'Ivoire. Toute chose qui les amènent à s'éloigner desdites structures. Conséquence, l'on assiste à un taux de bancarisation qui tarde à décoller.
L'inclusion financière (ou finance inclusive) est l'offre de services financiers et bancaires de base à faible coût pour des consommateurs en difficulté. C'est la démarche visant à faire en sorte que les individus et les entreprises aient accès à toute une gamme de services financiers fournis à un prix raisonnable et de façon responsable. Cet idéal tarde malheureusement à se concrétiser en Côte d'Ivoire, du fait de certains comportements et de certaines situations décriés dans les banques et établissements financiers. Des clients de banques approchés déplorent notamment des lourdeurs administratives des services bancaires, l’arrogance et le mépris de certains agents de banques, ainsi que de longues files d'attente dans lesdits établissements.
Des comportements qui, malheureusement, impactent négativement le taux de bancarisation en Côte d’Ivoire. Les récents chiffres communiqués le mercredi 06 décembre 2017 par le président de l'Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés de Côte d'Ivoire (Apsfd-Ci), Yao Georges Kouassi, donnent deux taux de bancarisation, à savoir 12% et 20 %. « Il y a deux taux de bancarisation. Le taux au sens strict est de 12%. Est concernée par ce taux toute personne qui a un compte en banque et qui mène des opérations sur ce compte.
Le taux de bancarisation au sens large est de 20 %, c'est-à-dire toute personne ayant un accès à des services financiers de transfert d'argent et de réception d'argent. Dans ce taux de 20 %, la part de la microfinance est d’environ 6 % », informe le président de l'Apsfd-Ci, qui soutient que si les Institutions de microfinance (Imf) ont aujourd’hui de plus en plus de clients, c’est parce qu’elles créent la relation avec les demandeurs de crédits. « La relation est beaucoup plus proche. C'est la proximité qui se tisse, se crée entre le demandeur de crédit et une Imf qui favorise une plus grande adhésion de la clientèle », souligne-t-il.
La norme communautaire
Le taux de bancarisation, selon des statistiques, au sens strict, au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), est de 16,1%. Un chiffre qui explose si l’on tient compte de l’utilisation des services financiers intégrant la monnaie électronique avec le mobile money, passant à un taux global de 50,2% en 2015 pour la région. La montée en puissance du mobile money est liée aux difficultés que rencontrent les populations dans les banques. Les transactions, en ce qui concerne le mobile money, se chiffrent à 15 milliards de Fcfa par jour, selon le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Poste, Bruno Koné.
Ulrich, Aïcha...crient leurs déception et colère
Ulrich Kanga est client d’une microfinance internationale basée en Côte d’Ivoire. Approché à la sortie de son agence située à Marcory, il est catégorique : « Plus jamais je ne remettrai les pieds dans une banque classique à cause des nombreuses humiliations subies. Chaque fois que je vais faire des dépôts d’argent en banque, il n’y a aucun problème. Mais pour les retraits, c’est la croix et la bannière. Soit on vous oppose une affaire de signature non conforme, ou même quand vous vous rendez à un Distributeur automatique de billets (Dab), les guichets sont la plupart du temps indisponibles », déplore ce client. Non loin de cette structure de microfinance se trouve une agence de mobile money. Sur la terrasse, plusieurs personnes attendent d'être reçues...
Accès aux services financiers et bancaires : Ce qui plombe le taux de bancarisation en Côte d'Ivoire - Photo à titre d'illustration