Le ministère de Santé et de l’Hygiène publique a réfuté, jeudi, les accusations de détournement de plus de trois milliards FCFA portées par voie de presse à son encontre et se dit victime d’une « cabale » orchestrée par des « usurpateurs » chapeautés par un prétendu leader syndical du nom de Hubert Kpansai.
Deux quotidiens, en l'occurrence Le temps et L’Intelligent d’Abidjan, ont relayé dans leur publication de jeudi des propos du sieur Kpansai faisant état de ce que l’administration aurait "fait disparaître" le montant sus mentionné, destinés au paiement d’ex-agents déflatés. « L’argent a été volé et les ex-déflatés abandonnés », a-t-il ouvertement accusé.
Le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Kouadio Raoul, et le directeur administratif et financier, Touré Kaffouba, ont co-animé dans l’après-midi un point presse pour apporter un démenti et par la même occasion, « l’information juste ».
Tout en reconnaissant l’existence d’un montant exact de 3 225 929 000 FCFA, Touré Kaffouba a noté toutefois qu’il se présente sous la forme d’une ligne budgétaire dénommée « rémunération des prestations extérieures » destinée de façon générale à la prise en charge des prestations extérieures du ministère de la Santé et de façon spécifique, à payer les factures des sociétés de location de main-d’œuvre dont certaines emploient les ex-déflatés.
A l’issue d’une présentation de la procédure d’exécution de la dotation servant au paiement des sociétés de location de main-d’œuvre occasionnelle, le DAAF a assuré que toutes les sociétés prestataires ont reçu les paiements même si des retards (aujourd'hui gérés) ont été enregistrés au niveau d’une seule de ces structures.
Il a auparavant expliqué que le ministère de la Santé, vu la sensibilité du dossier des ex-déflatés, a sollicité et obtenu un "déverrouillage" par l'administration du Budget de la dotation qui, selon les règles, doit faire l'objet de marché. Ce qui a permis le paiement des sociétés pour qu'elles puissent rémunérer leurs employés.
« Si nous avons détourné de l’argent, cela suppose que depuis mai (date de signature du déverrouillage), personne n’a été payé or les documents sont là et peuvent être consultés », a renchérit le directeur de cabinet, appelant la presse à plus de responsabilité.
« C’est très grave, ces genres d’allégation pour qu’on puisse publier sans chercher l’information contradictoire. Qu’on puisse publier en salissant l’honorabilité des gens qui travaillent au quotidien. J’ai vu l’engagement de madame la ministre (Raymonde Goudou Coffie) sur cette question, le nombre de documents de lettres de réunion qu’on a fait pour pouvoir traiter le dossier des ex-déflatés, à la limite je dis qu’on mérite un traitement mieux que ça », a-t-il déploré.
Il a par ailleurs présenté l’accusateur Hubert Kpansai comme un usurpateur qui ne fait même plus partie d’une société de prestation de service du ministère de la Santé. « A un certain moment, les usurpations, il faut pouvoir arrêter. Il n’est plus un agent d’une société de prestation de service du ministère de la Santé à l’heure où je vous parle », a affirmé Kouadio Raoul. Il a expliqué que le présumé responsable syndicaliste a été licencié par son employeur pour faute lourde. « L’affaire est allée au Tribunal du travail. J’ai la copie de tous les dossiers de licenciement avec lesquels on a payé tous ses droits », a-t-il assuré.
Au total, de 1200 dont 967 (le plus gros contingent) au ministère de la Santé, les ex-déflatés ont été remerciés par la Fonction publique, dans le cadre du programme d’ajustement structurel (PAS) décidé en 1998 à l’effet de réduire la masse salariale. Certains du secteur de la santé en raison de leur contribution au bon fonctionnement de l’institution ont été appelés mais sont employés via des sociétés de prestation de services.
Photo à titre d'illustration | Accusé d’avoir détourné plus de 3 milliards FCFA, le ministère de la Santé dénonce une cabale