Arrêté dans la nuit du 6 au 7 novembre 2020, les réseaux sociaux ont obligé les autorités ivoiriennes à donner des nouvelles d’Affi.
Les réseaux sociaux ont obligé les autorités ivoiriennes à jouer la carte de la transparence. Toute la journée, ce dimanche 8 novembre 2020, des rumeurs folles ont circulé sur le compte du président du FPI, porte-parole de l’opposition, pascal Affi N’guessan.
Arrêté dans la nuit du vendredi 6 novembre au samedi 7 novembre 2020, il est détenu au secret. Les conseils de l’ancien premier ministre, étaient inquiets. Ils n’avaient de nouvelles de leur client. Ils ne savaient pas son lieu de détention. Les partisans du député de Bongouanou ont-ils prêché le faux pour avoir le vrai?
Une chose est sûre, toute l’après-midi, les réseaux sociaux se sont emballés. Tout le monde dit tout. Personne ne sait vraiment la réalité. Les coups de fil viennent de partout. Les autorités ne réagissent pas aussitôt. La rumeur enfle.
Provocant la colère dans les rangs des militants de l’opposition. Sous la pression des réseaux sociaux, la police nationale sort de son mutisme. « Une rumeur diffusée et entretenue sur les réseaux sociaux, fait état de ce que l’ex 1er Ministre Pascal Affi N’Guessan aurait subi des tortures et serait décédé.
La Police Nationale tient à informer l’opinion nationale et internationale que monsieur Pascal Affi N’Guessan, interpellé dans la nuit du 06 au 07 novembre 2020 dans le cadre d’une enquête pour complot et attentat contre l’autorité de l’Etat, se porte bien et n’a fait l’objet d’aucun acte de tortures. ». Dans la foulée, une vidéo, sortie de nulle part, est dévoilée.
Elle montre le président du Front populaire ivoirien, dans un salon, rassurant lui-même ses proches et ses militants. Une internaute plutôt anxieuse, demeure sceptique: « On me dit que c’est avant sa mort… ». Pascal Affi N’guessan est vivant. La police nationale en profite pour avertir tous ceux qui colportent les fake news.
« La Police Nationale tient à rappeler que les auteurs de ces fausses informations qui n’ont d’autres objectifs que de semer l’émoi au sein de la population, sont passibles de poursuites judiciaires. ». Le problème est pourtant simple. Pascal Affi N’guessan est une autorité connue du pays. Il est poursuivi pour des faits qualifiés par le Procureur de la République, « de complot, d’atteinte à l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national. ».
Le Procureur de la République ou même la police nationale aurait dû communiquer sur son arrestation. La question qui vient à l’esprit est la suivante: si un ancien premier ministre peut être traité de la sorte, qu’en est-il des justiciables ordinaires et sans défense?
Les réseaux sociaux ont leurs excès et dérapages. Mais ils font partie intégrante aujourd’hui des moyens de communication et d’information de masse. Ils sont un moyen efficace de contrôle de la gouvernance des Etats par les citoyens. Ils font bouger les lignes, les lourdeurs administratives, mettent les gouvernants et décideurs sous pression.
Les réseaux sociaux sont un puissant levier à la disposition des citoyens pour agir pour les libertés publiques, la Justice, les droits de l’homme. Donc, pour la Démocratie. Il faut juste éduquer les utilisateurs à les exploiter à bon escient et avec discernement et responsabilité. Autrement, ils se retournent contre la société.
Affaire Affi : « quand les réseaux sociaux obligés les autorités ivoiriennes à jouer la carte de la transparence » - Photo à titre d'illustration