William Bourdon, avocat français de Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, a commandé une expertise privée pour authentifier la conversation téléphonique de 16 minutes qu’auraient eue son client avec Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, pour donner des chances de réussite au coup d’Etat de septembre 2015 du général Diendéré lors de la transition burkinabè.
En plus de battre en brèche la thèse de l’implication de la Côte d’Ivoire dans la tentative de déstabilisation du régime transitionnel au Burkina Faso, cette expertise publiée le jeudi 25 février 2016 par le journal français ‘’Le Monde’’, vient dédouaner Guillaune Soro et Djibril Bassolé.
Dans son analyse, Norbert Pheulpin, l’expert en acoustique auquel a eu recours l’avocat de Djibril Bassolé, « conteste de façon formelle l’intégrité de la pièce audio concernée ». Il poursuit en indiquant qu’elle « ne peut être présentée comme étant l’enregistrement intègre d’une interception téléphonique classique ».
L’analyse de l’expert en acoustique marque ensuite le clou en ces termes : « L’hypothèse d’une intervention de type montage peut être objectivement retenue. Il y a sans doute trois ou quatre conversations téléphoniques différentes».
S’arc-boutant sur cette analyse, qui a mis en avant les caractéristiques techniques de cette bande et non l’authenticité des voix de Soro et Bassolé, Me William Bourdon, l’avocat de Djibril Bassolé, a tiré les conséquences suivantes : « Cet enregistrement était la preuve cardinale de l’implication de mon client dans la tentative de coup d’Etat. Elle s’écroule, donc le dossier s’écroule ».
Il faut rappeler que cet enregistrement téléphonique de 16 minutes a été diffusé sur les réseaux sociaux le 12 novembre 2015. Il a été suivi d’autres enregistrements entre les deux personnalités.
Alex A
Affaire « Ecoutes téléphoniques » : Un expert en acoustique dédouane Soro et Bassolé