C'est un fait important dans l'enquête concernant le journaliste franco-canadien Guy André Kieffer, disparu en avril 2004 en Côte d'Ivoire.
Selon nos confrères de Radio France, le juge qui enquête sur cette disparition a recueilli le témoignage d'une personne disant savoir où le corps de notre confrère a été enterré à Abidjan. Un témoignage qui pourrait relancer l'affaire de cet enlèvement attribué à un commando proche de la présidence ivoirienne de l'époque.
Au printemps dernier révèlent nos confrères de Radio France, le juge d'instruction Cyril Paquaux, successeur du juge Patrick Ramaël, a recueilli le témoignage d'un Français vivant en Côte d'ivoire qui assure savoir où se trouve la dépouille du journaliste Guy André Kieffer. Le journaliste franco-canadien, disparu depuis le 16 avril 2004, aurait été enterré selon ce témoin dans le sous-sol d'une habitation dans le sud d'Abidjan.
Un témoignage jugé suffisamment crédible pour que des fouilles soient entreprises mais pour le moment les autorités ivoiriennes n'ont donné aucune consigne en ce sens, ce qui bloquerait l'instruction côté français, affirme au micro de France Inter l'avocat de la famille Kieffer, Alexis Gublin.
« On a fait une demande d’acte auprès de la justice française. Les juges français ont délivré une commission rogatoire internationale. Il appartient donc à la justice ivoirienne de l’exécuter. Pour l’instant manifestement la justice ivoirienne ne fait rien alors que la France attend qu’elle participe à la manifestation de la vérité ».
Plus de douze ans après la disparition de ce journaliste qui enquêtait sur le secteur très rémunérateur du cacao, les justices française et ivoirienne semblent se hâter lentement. Il y a moins de trois semaines, à la veille de son voyage officiel en Côte d'Ivoire, le Premier ministre français Manuel Valls s'était vu adressé une lettre signée de la famille de la victime et de Reporters sans frontières disant leur inquiétude.
Mais à Abidjan, le chef du gouvernement français ne s'est pas prononcé sur le sujet, même le jour où fut signé entre la France et la côte d'ivoire une importante convention de financement de 61 millions d'euros sur le renforcement du secteur de la Justice.
Photo:DR / Plus de douze ans après la disparition de ce journaliste qui enquêtait sur le secteur très rémunérateur du cacao, les justices française et ivoirienne semblent se hâter lentement.