La Chambre d'Appel de la Cour pénale internationale (CPI) a rejeté, mardi, la demande d'effet suspensif de l’appel de la Côte d'Ivoire « sans préjudice de l'éventuelle décision de la Chambre d'appel », à propos du transfèrement de l’ex-Première dame, Simone Ehivet Gbagbo, indique un communiqué transmis à APA.
Un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de Simone Gbagbo par la Chambre préliminaire I le 29 février 2012, dans lequel la Chambre a, entre autres, ordonné au Greffe de préparer une demande de coopération sollicitant l'arrestation et la remise de Mme Gbagbo.
Le 30 septembre 2013, la Côte d'Ivoire a soulevé une exception d'irrecevabilité, en invoquant des procédures qui auraient lieu pour la même personne et pour les mêmes faits au niveau national. La Côte d'Ivoire demandait également à différer l'exécution de la demande de remise de Mme Gbagbo à la Cour.
Le 11 décembre 2014, la Chambre préliminaire I a rejeté l'exception d'irrecevabilité soulevée par la République de Côte d'Ivoire dans l'affaire concernant Simone Gbagbo devant la Cour, et a rappelé à la Côte d'Ivoire son obligation de remettre sans délai Simone Gbagbo à la Cour.
Le 17 décembre 2014, a été présenté un Appel de la République de Côte d'Ivoire sur la décision de la Chambre préliminaire I «Relative à l'exception d'irrecevabilité soulevée par la Côte d'Ivoire s'agissant de l'affaire concernant Simone Gbagbo» dans lequel la Côte d'Ivoire a, entre autres, demandé que son appel à l'encontre de la décision en question ait un effet suspensif conformément à l'article 82-3 du Statut de Rome.
« La Chambre d'Appel rendra un arrêt concernant cet appel en temps voulu », conclu le communiqué.
Après avoir livré à la CPI l'ancien président et Charles Blé Goudé, leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, Abidjan refuse le transfèrement à La Haye de Simone Gbagbo, assurant que la justice ivoirienne est désormais en mesure d'organiser un procès équitable.
Mais le pouvoir juge aussi qu'un tel transfèrement affecterait le processus de réconciliation nationale.Le procès en assises de Simone Gbagbo, accusée d'"atteinte à la sûreté de l'Etat", s'est ouvert fin décembre à Abidjan.
La justice ivoirienne est régulièrement accusée d'être une "justice des vainqueurs" par des organisations de la société civile et par l'opposition, car l'immense majorité des personnes poursuivies en lien avec la crise de 2010-2011 appartiennent au camp Gbagbo.
LS/APA
© Photo d'archives à titre d'illustration / Ouverture de l'audience de 83 pro-gbagbo, le 26 décembre 2014 au palais de justice d'Abidjan