Les hôpitaux qui devaient normalement être des lieux de sécurité, se transforment très souvent en lieux de mouroir pour les populations, du fait de la négligence des agents de santé, qui ont pourtant prêté le serment d’Hippocrate.
Après l’affaire Awa Fadiga qui a fait le bad buzz en Côte d’Ivoire, une autre affaire vient s’ajouter aux palmarès macabres des hôpitaux ivoiriens.
Au petit matin de ce lundi, une femme qui comptait donner la vie ne savait pas que des individus l’en empêcher, pis, ils allaient prendre la sienne.
Dame Yawanou Nadège, arrivée à terme, se rend à l’hôpital général de Marcory afin d’y donner naissance. Admise en salle d’accouchement, elle aurait été laissée à son propre compte par des sages-femmes, surement de garde ce jour-là.
Selon le ministère de tutelle, cette dernière serait tombée du lit au moment où elle s’apprêtait à commencer le travail. Immédiatement ce fut le branle-bas pour la transporter au CHU de Treichville. Malheureusement, l’ambulancier n’étant pas arrivé à temps, elle succombe de ses blessures. L’enfant également n’a pas survécu.
Le ministère de la santé et de la lutte contre le Sida a rapidement pris des ‘’mesures conservatoires’’ en annonçant la suspension des deux sages-femmes et de l’ambulancier.
Il prévoit également une réunion de concertation entre la direction départementale, la direction de l’Hôpital et les leaders des jeunes du quartier de résidence de la défunte.
Les populations de Marcory ont néanmoins fait entendre leur voie en manifestant devant l’hôpital pour réclamer la justice.
En 2014, en pleine ‘’Affaire Awa Fadiga’’, le gouvernement avait également pris ces mesures dites conservatoires, suite à une enquête administrative diligentée par les services hospitaliers", en relevant de leurs fonctions le directeur général du CHU de Cocody, le chef du service des urgences, ainsi qu’une surveillante des unités de soin de l’établissement.
Mais ces mesures sont-elles suffisantes pour ne plus que de tels cas se présentent ? A première vue non.
Les populations, qui n’ont toujours que leurs yeux pour pleurer, réclament aujourd’hui, au gouvernement, des mesures plus drastiques envers les fautifs. Car, quoi de plus grave que de laisser un être humain mourir alors qu’on a la possibilité de lui venir en aide.
Les médecins détiennent notre vie entre leurs mains, mais certains en profitent pour jouer avec. Ces dernières années, certains d’entre eux, (notamment dans les CHU) ont vite interprété ce ‘’pouvoir’’ qui leur est conféré comme un moyen pour s’enrichir.
Désormais dans beaucoup d’hôpitaux publics, pour espérer être soigné, il vaut mieux ne pas être pauvre. Sinon, vous n’intéressez pas le personnel soignant et même administratif.
Sinon, comment comprendre que certains responsables d’hôpitaux ou certains médecins désertent les hôpitaux publics pour leur clinique ou la ‘’clientèle’’ est plus huppée.
Hippocrate, dont les médecins récitent le serment avant de commencer à exercer, doit se retourner dans sa tombe.
Ce genre de négligence prend sa source à la racine. En Côte d’Ivoire, certains passent les différents concours, dont celui de l’INFAS, non par amour de la chose, mais parce qu’il n’y a pas de travail.
Un agent de santé qui n’a pas le don de soi et l’’esprit d’un samaritain’’ n’a pas sa place dans le métier, cependant, la réalité est là. Ils sont nombreux ceux-là qui utilisent la santé d’autrui pour se faire de l’argent…
Ahopol
Photo:DR / Manifestation de la population de Marcory, reclamant justice