Affi N’guessan (Fpi), depuis Duékoué : « Il faut trouver un cadre de discussion »

  • 23/11/2013
  • Source : Soir Info
Le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan a bouclé son séjour dans la région du Guemon, avec un meeting à l’espace de la paix de Duékoué, le vendredi 22 novembre 2013.

Le chef de parti a passé en revue plusieurs questions : le bilan à mi-parcours du président de la République Alassane Ouattara, le retour des exilés, la justice, l’insécurité, la santé, la réconciliation…les états généraux de la République.

 L’ancien premier ministre a lancé des piques au pouvoir : « la justice doit être équitable. Lorsqu’une justice passe son temps à traquer tous les partisans de Laurent Gbagbo, alors que ceux qui sont reconnus par des organismes internationaux comme responsables de crimes contre l’humanité sont en liberté et pire, gradés à des hauts postes de l’armée, nous disons que cette justice de vainqueur ne peut apporter la paix en Côte d’Ivoire ».
 
Pour sortir de l’impasse, le président du Fpi a proposé un dialogue direct entre Ivoiriens de tous bords. « Il faut trouver un cadre de discussion où toutes les victimes viendront vider leurs rancœurs. Il faut que les bourreaux reconnaissent leurs torts et se repentissent. A ce prix, les ivoiriens se pardonneront et se retrouveront à nouveau », a dit le fils du Moronou. Il a ajouté : « (…) tant qu’on cachera une arme ou un gourdin dans la main gauche pour tendre la main pour saluer son proche, il n’y aura pas de paix ». Affi N’guessan a demandé aux militants du Fpi d’abandonner l’esprit de vengeance et de se remettre dans le combat politique car, selon lui, c’est la seule voie qui puisse apporter la paix en Côte d’Ivoire. « Nous devons maintenant unir nos efforts pour chasser de manière démocratique du pouvoir ces gens qui sont arrivés de manière accidentelle », a prononcé le leader politique.
 
Affi N’guessan a durement critiqué le bilan à mi-parcours d’Alassane Ouattara : « après deux ans du pouvoir Ouattara, rien ne bouge. L’école, le transport, les petits métiers sont bloqués. La cherté de la vie a fait que le panier de la ménagère est devenu vide, on ne peut plus se soigner, les jeunes diplômés sont au chômage et sont perdus. Les milliards promis dans les régions se sont volatilisés. Notre pays est devenu l’un des plus pauvres au monde mais aussi le plus corrompu. Nous sommes devenus tellement pauvres que nous demandons des prêts au Congo », a affirmé le chef du parti d’opposition. « (…) L’insécurité a atteint son plus haut degré. Sur les routes, dans les bureaux, dans les domiciles privés, ce sont des attaques armées avec souvent des morts. Cela est grave pour un pays qui se veut émergent », a ajouté Affi.
 
L’ex-premier ministre de Laurent Gbagbo avait, auparavant, donné les raisons de son séjour dans les régions du Cavally et du Guémon : « Nous sommes venus vous saluer dans les moments difficiles que vous avez traversés depuis 2002 dont le paroxysme a été atteint après la crise postélectorale. Nous sommes venus auprès de vous pour vous réconforter car nous savons que c’est à cause de votre parti que vous subissez toutes ces souffrances. Ceci est un témoignage de notre solidarité ». Avant Affi N’guessan, se sont succédé à la tribune, Tio Madeleine et Doué Tailly Daniel, respectivement chargé de l’organisation de la cérémonie et porte-parole des populations.
 
Ibrahim BAKOULE
 
Correspondant régional