L'atmosphère était lourde le mardi 8 octobre 2013 à Niakia et Gabia, deux villages de la sous-préfecture de Saïoua, d'où sont respectivement originaires Paul Antoine Bohoun-Bouabré, ancien ministre d'Etat, ministre du Plan et du développement et Désiré Tagro Asségnini ancien, ministre de l'Intérieur de Laurent Gbagbo.
Désiré Tagro, décédé le 12 avril 2011 à Abidjan et Paul Antoine Bohoun-Bouabré, décédé le 11 janvier 2012 en Israël, ont laissé derrière eux des parents affligés par la douleur. Le porte-parole des populations de Niakia, Pr. Ziki Koléa et Dogbo Nahounou Laurent, au nom de celles de Gabia, ont relaté l'horreur qui s'est abattue sur elles, à partir du 11 avril 2011. ‘’Nos parents avaient fui, mais après des négociations, ils sont revenus dans leur village, celui que nos ancêtres nous ont laissés. Nous connaissons nos bourreaux, mais personne ne nous obligera à les haïr (...)
Nous buvons la même eau, nous partageons le même soleil, nous vivons ensemble et président Affi, vous êtes sorti de prison pour qu'on aille à la réconciliation et que le FPI reprenne le pouvoir", a insisté Dogbo Nahounou Laurent. En réponse, Pascal Affi N'Guessan a exhorté les populations de Niakia et Gabia à s'engager dans le processus de réconciliation, à sécher leurs larmes et à croire au retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire. "Nous sommes, à l'heure actuelle, dans la même situation qu'en 1992. Quand Gbagbo avait engagé le combat pour la liberté et la démocratie, les forces de la répression ont cru qu'on pouvait étouffer cette aspiration à la liberté et à la démocratie, en arrêtant Laurent Gbagbo.
Rétrogrades, celles qui sont contre la dignité africaine ont voulu utiliser un tribunal pour étouffer le combat, cette aspiration à la dignité. Mais parce que Laurent Gbagbo est dans la vérité et que son combat épouse les aspirations de toute l'Afrique, le tribunal est encore accusé de suspicion légitime, puisque les magistrats concluent que les charges qui sont retenues contre Gbagbo ne sont pas suffisantes. Il n'y a pas de charges, donc Gbagbo sera libéré pour charges insuffisantes comme il a été libéré en 1992 pour suspicion légitime et il va nous retrouver.
Quand il sera là, notre combat c'est comment mettre fin à la pagaille qui prévaut dans le pays depuis le 11 avril 2011, comment faire pour que les valeurs que nous incarnons chassent les valeurs de méchanceté, de fraudes, de corruption et de haine que l'on veut imposer à la Côte d'Ivoire, comment imposer les valeurs nobles de liberté, de dignité et de progrès. C'est cela notre combat et nous allons le mener ensemble.
Quel que soit le moment où on va nous appeler à des élections, nous devons avoir une idée en tête: nettoyer la Côte d'Ivoire de toutes les contre-valeurs de méchanceté, de corruption et d'anarchie pour instaurer des valeurs de liberté, de démocratie et de dignité que Laurent Gbagbo a toujours prônées et défendues. C'est cela le sens du vote de demain. Je vous invite donc à vous mobiliser pour faire triompher ces valeurs et bouter hors du pouvoir ceux qui y sont arrivés accidentellement et qui gèrent le pouvoir dangereusement et injustement. Quand nous le ferons, ce sera une manière d'honorer la mémoire de Bohoun-Bouabré, Désiré Tagro et toutes les victimes de la crise. Soyez forts, la victoire marche vers nous et demain nous reviendrons au pouvoir parce que c'est votre volonté", a déclaré Affi N'Guessan.
‘’Ouattara doit avoir un peu d'humanité. Le temps joue contre lui", a insisté Affi N'Guessan. Selon le président du Front populaire ivoirien, Laurent Gbagbo est "en mission à La Haye" pour confondre les Blancs. "Le monde entier est obligé de jeter un regard nouveau sur le sort qui est réservé aux dirigeants africains et c'est parce que le combat est gagné que Gbagbo n'a rien à faire à la CPI et qu'il viendra nous rejoindre", a ajouté Pascal Affi N'Guessan. Le président du FPI qui poursuit sa tournée est rentré hier en début d'après-midi à Issia, dans la région du Haut-Sassandra, où il doit animer un meeting aujourd'hui. La délégation a été accueillie par des populations qui chantaient et dansaient, au moment où Affi N'Guessan s'entretenait avec le préfet, Efolli Benjamin.
Affi N'Guessan honore Bohoun-Bouabré et Tagro - Photo à titre d'illustration