Pascal Affi N’guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) a indiqué, mercredi, que l’un des points majeurs de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) annoncée par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, est « le changement de la présidence » de la Commission, plaidant dans la foulée pour le report des élections locales.
Le président du FPI qui animait une conférence de presse pour « remercier » le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara pour l’amnistie décidée, permettant à « nos camarades de retrouver la liberté après avoir été injustement et illégalement détenus pendant des années», a félicité « la communauté internationale et les bonnes volontés » qui ont permis « ces décisions certes tardives mais à saluer ».
Selon lui, Alassane Ouattara a « franchi un palier de la réconciliation nationale », en l’invitant à aller « encore plus loin ». Notamment en favorisant « la réforme effective de la CEI dont l’un des points majeurs est le changement de la présidence de cette commission », a indiqué M. Affi.
« C’est une réponse aux revendications du FPI et de l’ensemble de l’opposition. De fait, la CEI est toujours au centre des crises en Côte d’Ivoire, notamment, la crise postélectorale de 2010 à 2011. De par son format et son mode de fonctionnement, cette institution a été jugée non crédible, inféodée au parti au pouvoir », a-t-il martelé.
Pour M. Affi, la décision du président ivoirien (réforme de la CEI) signifie qu’il faut envisager le report des élections municipales et régionales prévues pour se tenir le 13 octobre prochain.
« Ce report permettra de mettre en œuvre les réformes annoncées avec la participation de tous les acteurs politiques civils et institutionnel pour garantir des élections justes et transparentes en vue de consolider notre jeune démocratie » a expliqué Affi N’guessan, proposant la date de « début décembre » pour ces scrutins.
Toutefois, a-t-il ajouté « cela dépendra de la cadence des réformes. Car tout est là, les propositions sont prêtes, le format est prêt. Si le gouvernement accélère et qu’on peut tenir dans le délai du 13 octobre, c’est tant mieux ».
Sur la question de l’unité de son parti avec la mise en liberté de Simone Ehivet Gbagbo, Pascal Affi N’guessan a affirmé « ne pas avoir de problème» avec l'ex-première Dame.
« Je n’ai pas de rapports tendus avec la camarade Simone Gbagbo mais on n’a pas eu le temps d’avoir des rapports assidus car elle n’avait pas le statut d’un prisonnier classique », s’est-t-il défendu.
Selon M. Affi, la crise au FPI a été intensifiée du fait du statut des uns et des autres. « Il y a des prisonniers, il y a des exilés et il y a ceux qui sont sur place. Et chacun a son interprétation de la situation du parti en fonction de ses objectifs dans le parti », a-t-il souligné.
« Au FPI, c’est la décision du parti qui compte et non celle d’un individu. Si demain, le parti décide que c’est Sangaré ou Gbagbo ou Simone qui est à même de conduire le combat dans le nouveau contexte, je n’ai aucun problème. Mais que quelques individus veulent imposer leurs décisions, je dis non », a conclu le président du FPI.
Affi plaide pour le report des élections municipales et régionales - Photo à titre d'illustration