Pascal Affi N’Guessan, candidat du FPI à la présidentielle, invite Alassane Ouattara à renoncer à sa candidature pour le 31 octobre 2020.
Ce samedi 22 août, Alassane Ouattara devrait être investi candidat du RHDP, ou plutôt ce qu’il en reste, le RDR, à l’élection présidentielle. Arrivé au pouvoir il y a dix ans avec la bénédiction des grandes puissances, il démontrera une fois encore cette imposture démocratique que nous n’avons cessé de dénoncer. Il foulera aux pieds la constitution dont il est le garant, reniera sa propre parole et donnera à la face du monde l’image d’un pays en totale régression.
Viendra pour lui le temps du déshonneur !Cette candidature est à l’image de ses dix années de gouvernance : une grossière mystification. Dix ans d’occasions ratées et de dévoiement de notre loi fondamentale. Parce qu’il était le produit d’institutions internationales prestigieuses, il s’est longtemps abrité derrière cette façade pour revêtir le masque d’un démocrate aimable et policé.
En piétinant notre constitution, il prouve qu’être un technocrate zélé ne vous transforme pas en homme d’Etat. Le leadership nécessite des qualités d’âme qui impliquent de savoir effacer les intérêts d’un clan au profit de l’intérêt général. Le leadership, ce n’est pas l’exacerbation des différences, mais la construction de l’unité à travers la réconciliation. Le sort tragique réservé à Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et tant d’autres nous a alertés dès l’origine sur la réalité de cette présidence.
En dix années de pouvoir, Alassane Ouattara n’a hélas rien appris. Il n’a pas appris qu’une candidature au pouvoir suprême ne peut s’inscrire dans une seule volonté de revanche ou dans la peur de lendemains qui déchantent mais doit répondre à la volonté de servir. Servir et non se servir car le pouvoir n’est pas une entreprise d’enrichissement personnel d’un homme et d’un clan mais le service du peuple. En dix années de pouvoir, il n’a pas appris que le temps du pouvoir n’est pas infini et qu’il faut savoir céder la place et passer le relai.
Il n’a pas appris qu’une élection peut se gagner ou se perdre et qu’elle doit se jouer sur le terrain des idées et des projets, en toute loyauté. Parce qu’il n’a pas su construire cette démocratie mature et exemplaire qu’il avait promise au monde, Alassane Ouattara semble aujourd’hui acculé, retranché dans une tour d’ivoire, prisonnier des siens. C’est pourquoi je demande solennellement aux grandes puissances qui l’applaudissaient le 5 mars dernier d’être à nos côtés pour contrer sa volonté de trucage, sa tentation de tripatouillage des opérations électorales.
Nos compatriotes sont las de ces crises pré-électorales, électorales, post-électorales récurrentes qui charrient leur lot de deuils et d’irrémédiables douleurs. Leur fatigue est immense, leur soif d’alternance aussi, une alternance tranquille au service d’une démocratie apaisée et inclusive. Cette candidature est porteuse de conflits, je ne ferai pas l’injure à Alassane Ouattara d’imaginer qu’il n’en a pas pleinement conscience.
Alors, je lui demande instamment de faire preuve d’esprit de responsabilité. Si ce n’est pour notre pays, qu’il le fasse pour son image personnelle … Il est encore temps de renoncer !
Affi prévient : « viendra pour Ouattara le temps du déshonneur ! » - Photo à titre d'illustration