11 décès, 108 blessés, 300 déplacés et d'importants dégâts matériels, tel est le bilan provisoire consolidé du conflit inter-communautaire, des 15, 16 et 17 mai 2019, à Béoumi.
Ce nouveau bilan a été donné, hier jeudi 23 mai 2019, par Koné Braman, procureur de la République près le tribunal de première instance de Bouaké au cours d'un point-presse à ses bureaux. M. Koné a indiqué que suite aux tristes événements, 18 personnes ont été interpellées et sur la base de leurs aveux, le corps sans vie du chauffeur Traoré Daouda dit Daodjan, porté disparu, a été retrouvé dans un puits dans le village de Belakro. Le procureur de la République a précisé qu'aucune arme de guerre n'a été utilisée par les protagonistes, mais plutôt des fusils de chasse. Poursuivant, il a confié que l'enquête ouverte à la brigade de gendarmerie, section recherches de Bouaké se poursuit en vue de mettre la main sur les meneurs et surtout ceux qui ont planifié et coordonné ces tueries. Pour Koné Braman, l'altercation entre un chauffeur malinké et un conducteur baoulé à la base de ce conflit inter-communautaire a été un prétexte pour la mise en oeuvre d'une idée lugubre. « Nul n'ignore que Bouaké est la capitale des motos-taxi et que des faits similaires à l'origine des événements de Béoumi se produisent quasiment tous les jours, mais la ville n'a jamais connu de conflit inter-communautaire », a-t-il fait remarquer. Puis d'ajouter que les deux individus à l'origine du conflit sont en vie contrairement à certaines rumeurs qui les donnaient pour morts. M. Koné a exprimé la ferme volonté du parquet de Bouaké, de mettre aux arrêts, toute personne qu'elle soit homme politique, chef religieux ou chef traditionnel, qui inciterait une ethnie à attaquer une autre par des propos haineux.
Abdoul CISSÉ
Pour le Procureur Koné Braman, l'altercation entre un chauffeur malinké et un conducteur baoulé n'est qu'un prétexte.