Des ouvriers agricoles à Eikenhof, près de Johannesburg, le 21 mai 2018. Des grèves dans la profession, en 2012 notamment, avaient mis en lumière la situation misérable des ouvriers agricoles. © REUTERS/Siphiwe Sibeko
En Afrique du Sud, cela faisait des années que le gouvernement en parlait et c’est chose faite : le pays a désormais un salaire minimum national. Le chef de l’Etat Cyril Ramaphosa a confirmé lundi la loi instaurant un salaire minimum dans l’ensemble du pays. Celui-ci est désormais fixé à 20 rands de l’heure, soit 1,27 euro de l’heure, qui devrait être applicable à partir du 1er janvier 2019. C’est peu, indiquent les syndicats, mais c’est un début.
Selon les syndicats, 6 millions de Sud-Africains devraient être concernés par ce salaire minimum. Il devrait toucher l’ensemble des travailleurs du pays sauf dans certains secteurs qui ont déjà leur propre grille salariale, comme les employés de maison ou les travailleurs agricoles.
Cela faisait des années que le gouvernement en parlait coincé entre ses promesses de réduire les inégalités et sa crainte d’effrayer les investisseurs étrangers.
Pour ses partisans, ce salaire minimum va permettre de s’attaquer à la pauvreté. Ses détracteurs, eux, pensent qu’au contraire ce revenu minimum risque d’accentuer le chômage – qui est déjà à 27% - de nombreux employeurs n’ayant pas les moyens de relever leur rémunération.
En tout cas, la plupart des syndicats se sont réjouis de cette annonce même s’ils estiment que ce salaire est loin d’être un revenu suffisant.
Le gouvernement a d’ailleurs admis qu’il ne s’agit en aucun cas d’un salaire minimum vital, mais affirme qu’il s’agit d’un premier pas pour réduire la pauvreté dans le pays le plus industrialisé du continent.
Des ouvriers agricoles à Eikenhof, près de Johannesburg, le 21 mai 2018. Des grèves dans la profession, en 2012 notamment, avaient mis en lumière la situation misérable des ouvriers agricoles. © REUTERS/Siphiwe Sibeko