En Afrique du Sud, la réunion du comité exécutif de l'ANC s'est achevée à 3 heures du matin sans aucune communication officielle. Le comité s'est visiblement mis d'accord pour rappeler Jacob Zuma, mais il semble que le président sud-africain joue la montre et donne du fil à retordre aux négociateurs qui n'ont pas le pouvoir légal de le forcer à partir.
Il n’y a toujours pas eu d’information officielle ce mardi matin en Afrique du Sud, mais l’ANC va communiquer sur la réunion de son comité exécutif de cette nuit en début d’après-midi, lors d’une conférence de presse au siège du parti à Johannesburg. Il semble bien que le comité exécutif de l’ANC se soit mis d’accord lundi soir pour rappeler Jacob Zuma et demander officiellement sa démission.
La réunion du comité exécutif de l'ANC était sensée être brève mais elle aura finalement duré 13 heures. Un véritable marathon qui n'a donc débouché sur aucune annonce officielle. Ce week-end, Cyril Ramaphosa avait pourtant promis de « finaliser » la transition, et d'apporter rapidement des réponses au pays mais les informations restent très rares ce mardi matin.
On sait seulement que Cyril Ramaphosa a quitté la réunion du comité exécutif vers 22h30 pour se rendre à la résidence de Jacob Zuma à Pretoria, accompagné d'un autre haut dirigeant du mouvement, certainement pour informer le président des décisions prises un peu plus tôt à huis-clos. Cyril Ramaphosa est ensuite revenu peu avant minuit à l'hôtel où se déroulait la rencontre du comité exécutif et ce n'est que vers 3h du matin que les voitures des cadres de l'ANC ont quitté les lieux.
Zuma négocie un délai
De toute évidence, le comité exécutif de l'ANC a formellement demandé à Jacob Zuma de démissionner dans les 48 heures mais selon certaines sources d'information, ce dernier aurait demandé un délai de trois mois pour mettreses affaires en ordre et présenter Cyril Ramaphosa auprès des organisations internationales.
Si Jacob Zuma refuse réellement de démissionner, la situation pourrait rapidement se transformer en cauchemar. Dans ce cas, l’ANC devra se tourner vers le Parlement et demander à ses députés de voter la destitution du président. L’occasion devrait d’ailleurs se présenter rapidement, puisque le parti EFF de Julius Malema a déposé une motion de défiance contre Jacob Zuma, motion qui doit être examinée très bientôt
L'opposition veut une motion de défiance
Réunie lundi après-midi, l'opposition a demandé une dissolution de l’assemblée et des élections anticipées. Pour Mmusi Maimane, leader du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique, il faut que la motion de défiance, contre le chef de l’état, prévue le 22 février soit avancée à cette semaine. « Tout le monde en Afrique du Sud appelle à la démission de Jacob Zuma. L’opposition présente ici dit qu’il doit partir. Les différents mouvements religieux disent qu’il doit, le comité exécutif de l’ANC dit qu’il doit partir... Il n’y a que Jacob Zuma qui refuse de partir.
Donc dans ce contexte, nous ne pouvons pas nous contenter d’être spectateurs des rivalités au sein de l’ANC. Nous disons: allons au Parlement et votons une motion de défiance qui nous débarrassera de Jacob Zuma...», a martelé Mmusi Maimane lors de la conférence de presse finale.
Centenaire de Nelson Mandela célébré au Cap le 11 février 2018. © REUTERS/Mike Hutchings