Le monde célèbrera vendredi le "Mandela Day" pour la première fois depuis la mort de l'ex-président sud-africain, une journée déjà reconnue depuis cinq ans par l'ONU, qui appelle à aider ses semblables en hommage aux valeurs du militant anti-apartheid.
Nelson Mandela, mort le 5 décembre, aurait eu 96 ans vendredi. Chacun est invité, le 18 juillet, à consacrer symboliquement 67 minutes au service des autres, en hommage à ses 67 années de militantisme et d'action politique.
Pour la première édition "en 2009, nous avions deux villes qui ont lancé le Mandela Day, Johannesburg et New York. En 2014, 126 pays du monde participent, avec plus de 1.000 manifestations", s'est félicité le directeur de la Fondation Mandela, Sello Hatang.
Pour cette première édition sans Mandela sont annoncés, entre autres, une causerie à Paris, des concerts à Arles, New York, Dallas, Londres, Edimbourg ou Glasgow, la sortie en Chine du film qui lui a été consacré l'an dernier...
En Afrique du Sud, le président Jacob Zuma a appelé ses concitoyens à sortir balais et serpillères.
"Cette année, nous avons décidé d'honorer la mémoire de Madiba à travers une grand opération de nettoyage", a-t-il déclaré, appelant son illustre prédécesseur de son nom de clan, comme le font la plupart des Sud-Africains.
"Nous devons montrer notre amour pour notre beau pays en nettoyant notre environnement, ensemble. De cette façon, nous travaillerons ensemble pour bâtir notre beau pays, comme nous l'a enseigné Madiba."
"Parmi les activités auxquelles les gens peuvent participer, il y a le nettoyage des cours d'eau, des dispensaires ou des écoles, le ramassage des ordures, entre autres", a précisé le gouvernement mercredi. Non sans susciter quelques froncements de sourcils parmi les contribuables qui estiment qu'ils paient des impôts pour cela.
Tout ce que l'Afrique du Sud compte de dignitaires doit retrousser ses manches. Comme tous les ans, hommes ou femmes politiques ont fait savoir où ils se trouveraient, pour attirer micros et caméras.
Stériliser 67 chats
Jacob Zuma sera présent à Mvezo (sud), le village natal de Nelson Mandela, où il participera au nettoyage d'une école toute neuve.
Un autre thème de la journée --qui n'a plus été mis en avant par les autorités ces derniers jours-- est cette année la sécurité alimentaire, dans un pays où le quart des habitants ont faim.
"Dans un esprit de citoyenneté active, nous encourageons les Sud-Africains à répondre à l'appel pour lutter contre la faim, non seulement en plantant des légumes sur leurs trottoirs, mais aussi en donnant de la nourriture qu'ils ont en trop", a relevé la patronne du groupe de presse Primedia et fondatrice de la campagne civique Lead SA, Terry Volkwyn.
Pour ceux qui ne veulent pas participer au grand nettoyage ou n'ont pas la main verte, les journaux sud-africains ne manquent pas d'idées: donner un coup de main dans un orphelinat, emmener des enfants défavorisés au stade, donner des livres aux écoles ou des couvertures aux enfants des rues, aider les grands-mères qui prennent en charge les orphelins du sida, permettre la stérilisation de 67 chats errants...
Dans ce pays où les niveaux d'insécurité sont effrayants, un sportif de Johannesburg offre même 67 minutes de cours d'autodéfense.
Nelson Mandela était né le 18 juillet 1918. Infatigable combattant du régime ségrégationniste de l'apartheid --qui l'a emprisonné pendant vingt-sept ans--, il a réussi à éviter une guerre civile en devenant en 1994 le premier président noir d'une Afrique du Sud démocratique et pacifique, après avoir su pardonner à ses anciens geôliers.
Le monde célèbrera vendredi le "Mandela Day" pour la première fois depuis la mort de l'ex-président sud-africain