L’inauguration à nouveau du siège local du Front populaire ivoirien (Fpi) dans la sous-préfecture de Rubino, à 20 km d’Agboville, chef-lieu de département, a servi de prétexte au président du Fpi, Pascal Affi N’guessan, de réitérer sa volonté de voir le Chef de l’Etat ouvrir les assises des Etats généraux de la Républiques (EGR) qu’il réclame.
L’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo a regretté l’absence d’Atté Philippe, ancien directeur général de la Sotra, cadre Fpi et natif de Rubino, en exil. « Ceux qui ont mené la guerre en 2011 en emprisonnant Laurent et Simone Gbagbo, tous les principaux dirigeants du Fpi, Blé Goudé, Jean Yves Dibopieu… avaient pour objectif d’anéantir l’idéal de liberté et de démocratie.
Aujourd’hui, je crois qu’ils se sont trompés parce que le Fpi est toujours déterminé, vivant et continue sa marche en avant pour libérer la Côte d’Ivoire », a martelé le chef de file des frontistes, Pascal Affi N’Guessan. Il a ajouté : « Nous sommes sortis de la prison parce que la vérité, la liberté et le Fpi ne peuvent pas rester en prison ». Et de préciser que tous ceux qui sont encore en prison et en exil vont sortir ou rentrer au pays, « sinon la Côte d’Ivoire ne peut pas être guérie ».
L’ancien locataire de la Primature estime qu’il faut donner la paix et la réconciliation à notre pays autour de tous ses fils et filles main dans la main sur la base de la vérité. « Après tout ce qui s’est passé, nous avons besoin de nous asseoir pour tirer les conséquences et situer les responsabilités de ce qui nous est arrivé. Comme dans un village, après une violente tornade, l’on s'assoit pour voir qui a disparu ou pas, qu’est-ce qui a été détruit…
Après quoi, l’on peut envisager de reconstruire le village (...) », a argumenté le président du Fpi. Qui insiste que la réconciliation et la paix dans ce pays passent nécessairement par la discussion pour éviter d’autres crises. « Asseyons-nous et discutons. Car, nous ne pouvons rien faire d’autre que de discuter », n’a-t-il cessé de répéter.
« Est-ce que les élections vont se faire en 2015 ? », s’est enquis Affi N’guessan avant de laisser entendre que « le Chef de l’Etat doit accepter de façon diligente les EGR parce que le temps joue contre nous et nous devons éviter un nouveau drame ». Il suggère donc que toutes les parties s’asseyent pour se parler, se pardonner pour ainsi aller aux élections prochaines sans crainte et sans risque.
Car, selon lui, dans un contexte de méfiance où les dozos et Frci occupent encore aujourd’hui des régions, il est hasardeux de parler d’élection. « Comment une région comme Agboville qui est infestée des Frci qui ne sont préoccupées qu’à traquer les populations, l’on peut parler de réconciliation. Mais chers parents, qu’on veuille ou pas, il y aura la réconciliation », a fulminé l’ex-collaborateur de Laurent Gbagbo assisté d’Amani N’guessan Michel, Marie Odette Lorougnon et d’autres pontes de son parti. « Ce régime sait qu’il est condamné à céder le pouvoir au Fpi.
C’est pourquoi, il hésite sur les assises des Egr », a encore asséné Affi. De la libération de Gbagbo, l’ex-cadre des télécommunications pense que le pouvoir en place a peur de perdre le pouvoir, 48 heures après une éventuelle libération de Laurent Gbagbo: « Il (le pouvoir) s’interroge si on libère Gbagbo, est-ce qu’on va faire encore 2 h ? ».
Annonçant une tournée les jours à venir dans la cité de l’Agnéby, Affi N’guessan a demandé à ses militants et aux autres citoyens épris de démocratie, de venir remercier le Rdr et de l’accompagner dans l’opposition en 2015.
Fédéral de l’Agnéby, Serge Edgar Boka , après avoir tracé les péripéties, traversées par sa fédération ( et qu’elle continue de traverser), a dit que celle-ci reste debout pour défendre la liberté et tisser une toile d’araignée en vue de reprendre le pouvoir d'Etat « Nous soutenons les EGR pour la libération de Laurent et Simone Gbagbo, Blé Goudé et tous les autres », a soutenu pour conclure, le premier responsable du Fpi à Agboville.
Ahou Moayé, correspondance particulière
Agboville-Rubino / Inauguration du siège du Fpi : Affi N’Guessan doute de la tenue des élections en 2015. - Photo à titre d'illustration