Des souscripteurs de l’agro-business de la diaspora ivoirienne établie en France ont manifesté, samedi, au Salon international de l’agriculture (SIA) qui se tient à Paris pour ‘’manifester’’ leur ‘’indignation’’ après le gèle des fonds des sociétés de l’agro-business par la justice ivoirienne, a constaté APA sur place.
Au nombre d’une cinquantaine, ces manifestants composés d’ivoiriens, de burkinabè et de guinéens qui disent avoir souscrit à l’agro-business ont perturbé le stand de la Côte d’Ivoire à ce Salon international de l’agriculture.
" Nous sommes venus au Salon international l'agriculture de Paris pour manifester notre indignation. C'est une manifestation de colère. Nous avons envoyé un modèle économique chez nous et le gouvernement a décidé de le suspendre’’, a fustigé Remy Okia, le porte-parole de ces manifestants.
‘’Si le gouvernement veut faire quelque chose, il faut qu’il réglemente le système’’, a poursuivi M. Okia, soulignant que ‘’le gouvernement dit qu'il y a plus de 36 690 souscripteurs. Le gouvernement a ignoré que cette activité a profité au monde entier’’.
Selon lui, ‘’ici en France en tant que représentant de monhévéa.com, je peux vous dire que nous avons plus de 200 000 souscripteurs’’.
Les manifestants qui ont dû payer 14 euros par personne pour avoir accès au Salon, demandent au gouvernement de revoir sa copie. ‘’Comment peut-on recenser des souscripteurs en Côte d'Ivoire et ignorer royalement ceux qui sont à l'étranger ? Pourquoi ignorer ces personnes qui ont souscrit au Canada, en Angleterre, en Belgique... ", s’est interrogé Remy Okia. Des manifestations similaires sont souvent organisées par les souscripteurs d'Abidjan.
La journée de samedi devrait être consacrée à l'Association Interprofessionnelle de la filière Palmier à huile pour défendre l'utilisation et la consommation de l'huile de palme de la Côte d’Ivoire. Le ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques, Kobénan Adjoumani Kouassi arrivé jeudi à Paris pour prendre part au Salon était attendu au stand ivoirien pour une visite et rencontrer des partenaires. Les activités ont été reportées à dimanche.
A l’issue de l’opération d’enrôlement des souscripteurs des sociétés d’agro-business lancée par le Comité de veille mis en place par le gouvernement ivoirien, 65 206 contrats ont été identifiés. Selon le rapport du Groupe de Travail, ‘’le phénomène touche au moins 36 699 personnes (et contrats) pour un montant estimé à 66 milliards FCFA correspondant au capital investi par les souscripteurs des 27 sociétés identifiées au 6 janvier 2017’’, rapportait, mercredi, un communiqué du ministre ivoirien de l’économie et des finances.
Les données du recensement sont en cours de traitement en vue de déterminer le nombre exact de souscripteurs (personnes physiques ou morales) concernés par l’opération de remboursement ainsi que le montant exact du capital investi non encore remboursé (contrats en cours de validité).
Après cette première évaluation globale et un inventaire des contrats souscrits, le Comité de veille s’attèle à affiner les données afin de disposer d’informations pertinentes et satisfaisantes, après le recoupement avec les autres sources d’informations identifiées (listes obtenues à partir de données fournies par les banques, celles recueillies par la police économique sur la base des matériels saisis, et celles élaborées par les représentants des souscripteurs organisés sous forme de groupement).
‘’Etant donné le volume des contrats reçus et de l’importance cruciale de disposer de listes fiables, le Comité de Veille a proposé au Gouvernement la date du 15 mars 2017 pour procéder au remboursement du capital initial investi par chaque souscripteur selon les ressources disponibles sur les comptes bancaires des sociétés d’agro-business’’, concluait le texte.
Face à la prolifération des sociétés dites d’agro-business et assimilés, une étude a été menée par les services compétents de l’Etat et des acteurs du système financier, en vue de faire la lumière sur la nature des activités des sociétés d’agro-business et de cerner les risques encourus par les populations.
Photo:DR / Des manifestants au salon de l'agriculture à Paris