À la faveur du passage sur la table des députés, du projet de la nouvelle Constitution ivoirienne, Alain Toussaint a fait savoir ses impressions sur le fond et la forme du projet du Président Alassane Ouattara.
«Quand on regarde les deux premières Constitutions, celle de 1960 comparée à celle de 2000, on note des avancées significatives avec notamment la fin du parti unique. Mais celle de 2016, la Constitution type Alassane Ouattara ramène le pays en arrière. Elle nie tous les acquis obtenus par nos devanciers. Cet avant-projet de Constitution nous ramène à une période totalement préhistorique. Elle met en danger l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire. », a déclaré l'ancien conseiller en communication de Laurent Gbagbo.
Faisant allusion au sit-in interdit puis reporté de l'opposition, Alain Toussaint a indiqué que ''quand on proclame dans les articles principaux de cette Constitution que la liberté de manifester est garantie par la Constitution et qu’on viole cette disposition le jour-même de sa présentation au Parlement, en interdisant des marches et des sit-in, ça veut tout dire''.
« On ne peut pas modifier une Constitution en choisissant la clandestinité. Il n’y a pas eu consultation des forces vives de la Nation pour ce texte. Les politiques, la société civile, les mouvements de jeunesse, les mouvements de femme, les travailleurs, les syndicats, ont été tenus à l’écart d’un processus aussi important», a-t-il dénoncé. Ajoutant qu'en 1999, le général Robert Guei avait entamé son initiative constitutionnelle en s’appuyant sur le peuple. « La Constitution, c’est d’abord des règles édictées par le Peuple et cet esprit ne prévaut pas dans la démarche de monsieur Ouattara», se désole-t-il.
''Ce texte empêche l’émergence d’une nouvelle classe politique''
Concernant la levée de la limite d'âge, Alain Toussaint s'est montré très amer. « Il y a des articles qui sont un recul. D’abord sur la condition d’éligibilité. Minimum 35 ans pour être candidat à la présidence de la République. Mais, on ne nous dit pas jusqu’à quel âge on peut être éligible. Nous sommes dans une période où, il est important que les aînés passent la main. Que peut encore apporter un chef d’Etat à 75 ou à 80 ans dans un pays où les trois quarts de la population ont moins de 35 ans ? », s'est-il interrogé. Indiquant qu'il est temps de faire la place à la nouvelle génération. « L’esprit de ce texte empêche l’émergence d’une nouvelle classe politique », martèle l'ancien conseiller de Laurent Gbagbo. Alain Toussaint s'étonne de la création d'un post de vice-Président et d'un Sénat au moment où les préoccupations des Ivoiriens sont ailleurs.
Des nouveautés qui, selon lui, engendreront certainement d'autres dépenses supplémentaires à l'Etat. « Ce texte va créer un vrai problème de pouvoir dans notre pays. Président, vice-présidence, et un gouvernement qui n’existera que de nom. En plus de la création d’un sénat alors qu’il y a des établissements scolaires dans notre pays, notamment les établissements publics qui n’ont ni bancs, ni équipements pédagogiques pour travailler. Et on dépenserait des milliards chaque année, (...) Lire La suite sur Linfodrome
Alain Toussaint, Ex-conseiller de Laurent Gbagbo