« Le candidat du FLN en 2019, c'est Abdelaziz Bouteflika », a affirmé ce dimanche le secrétaire général du parti majoritaire et historique du pays, Djamel Ould Abbès, qui s'exprimait devant le Parlement algérien, à l'occasion de l'investiture du nouveau chef de groupe FLN à l'Assemblée. Le président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, briguerait donc un cinquième mandat.
Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du FLN, était face aux députés de son parti ce dimanche, pour l'investiture du nouveau chef de groupe parlementaire. Dans son discours, il a déclaré : « Au FLN, nous n'avons qu'un choix. Le candidat en 2019, c'est Abdelaziz Bouteflika ». Il a ensuite été longuement applaudi.
Djamel Ould Abbès avait déjà affirmé au mois de juillet que tous les militants souhaitaient que le président se présente à nouveau pour un cinquième mandat.
Un député de l'opposition, joint par RFI, estime que cette déclaration est un signal pour mobiliser les forces politiques favorables au pouvoir. Pour les politologues du pays, il y a peu de doute sur un mandat supplémentaire : il aura lieu si le président de 81 ans, qui souffre des séquelles d'un AVC survenu en 2013, est toujours en vie lors de l'élection.
En 2014, c'est le Premier ministre de l'époque, Abdelmalek Sellal, qui avait annoncé la candidature du président. Mais cette annonce n'était arrivée qu'au mois de février. Abdelaziz Bouteflika avait été réélu avec plus de 81% des voix.
Une annonce qui intervient à un moment de crise au Parlement
Afficher son soutien inconditionnel au président de la République. Depuis des mois, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, répète qu’il considère que le bilan d’Abdelaziz Bouteflika est très positif, que malgré ses problèmes de santé, c’est bien lui qui gouverne le pays, et qu’il souhaite que le président soit encore candidat. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’annonce faite ce dimanche.
Mais, alors que la crise au Parlement dure depuis plusieurs semaines, et que le président de l’Assemblée nationale s’est vu déchoir de ses responsabilités, en dehors de tout cadre légal, et malgré son appartenance à la majorité, l’annonce du chef du FLN est aussi un indice de plus sur le climat de tension en cette époque de succession.
L’affaire de la cocaïne du port d’Oran, la mise en détention de plusieurs généraux et les destitutions de hauts cadres sécuritaires, considérés comme proches du président Bouteflika, semblent montrer que les règles ont changé et qu’il faut désormais montrer une loyauté à toute épreuve si l’on veut faire partie du scénario de la succession.
Abdelaziz Bouteflika, le 5 juillet 2016, visite un cimetière en chaise roulante pour le 57e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. © © Canal / AFP