Abidjan - Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, a été désigné dimanche, président en exercice de l’Union du fleuve Mano (MRU, Mano River Union), qui regroupe, outre son pays, le Liberia, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire.
Désigné lors du 23ème sommet des chefs d’Etat du MRU tenu à Conakry, la capitale guinéenne, le professeur Condé dirigera pendant un an l’Union. Il succède à la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui a participé à la rencontre de Conakry avec le Sierra-Léonais Ernest Bai Koroma, tandis que l’Ivoirien Alassane Ouattara était représenté son ministre des Affaires étrangères, Charles Diby Koffi.
"Nous allons faire en sorte que tous les projets (...) puissent réussir et que notre zone soit une zone de prospérité", a déclaré Alpha Condé à la presse à l’issue du sommet. Il a plaidé pour une meilleure coopération régionale et pour une libre circulation des hommes et des marchandises dans cet espace ouest-africain.
"Qu’aucun pays ne serve de base arrière pour la déstabilisation de l’autre pays", a-t-il ajouté. Le sommet de Conakry a notamment discuté d’un programme de construction de routes et de barrages hydroélectriques, de connexion de réseaux de télécommunications, et a approuvé un projet de compagnie aérienne commune dite Air Mano, a affirmé à la presse la secrétaire exécutive de l’organisation, Mme Saran Daraba.
"L’étude de faisabilité sera terminée dans deux semaines (...). L’objectif est d’avoir une compagnie qui marche à partir du premier trimestre de 2015", a-t-elle indiqué.
Durant les travaux qui se sont déroulés en présence du chef du bureau de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, il a également été question de la fièvre hémorragique Ebola qui affecte la Guinée et le Liberia.
"Le sommet a salué les efforts déployés par chaque Etat membre et, particulièrement, ceux de la République de Guinée, en vue de contenir l’expansion de cette épidémie et souligné la nécessité de poursuivre la surveillance médicale des frontières, à l’effet d’éradiquer ce fléau dans la sous-région", affirment les signataires du texte.
Selon le dernier bilan du ministère guinéen de la Santé diffusé samedi, la Guinée a enregistré 127 cas confirmés de fièvre hémorragique Ebola dont 81 décès depuis le début de l’année. D’après un bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) daté du 2 mai, les 127 cas confirmés d’Ebola font partie d’un total cumulé de 226 cas de fièvre hémorragique virale (dont 149 mortels) en Guinée.
Cette fièvre hémorragique virale a également touché le Liberia. Selon l’OMS, ce pays a recensé au total 13 cas dont 11 mortels. Des cas suspects ont été signalés en Sierra Leone, mais les analyses ont exclu la présence du virus Ebola. Aucun cas suspect n’a été détecté en Côte d’Ivoire où une intense campagne a été menée par le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida, pour prévenir l’épidémie.
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Alpha Condé prend la tête de l'Union du fleuve Mano, pour un mandat d'un an - Photo à titre d'illustration