En marge des festivités marquant le début de l’ère Ibrahim Boubacar Keita (IBK) à la tête de l’Etat malien, diaspo Tv a rencontré les membres de la délégation ivoirienne conduite par le président Alassane Ouattara et au nombre desquels, Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du RDR. C’était le jeudi 19 septembre 2013 au stade du 26 mars à Bamako. Voici ce qu’il pense de la présence de la Côte d’Ivoire aux côtés du peuple malien et surtout de la libération des pro-Gbagbo récemment en Côte d’Ivoire.
Que représente pour vous cette présence des autorités ivoiriennes à cette fête d’investiture du président malien à Bamako ?
Le Mali est un pays voisin. Il fait aussi partie de la CEDEAO. C’est notre président qui assure la présidence des conférences des chefs d’Etat. Le Mali fait partie de l’UEMOA. C’est un pays frère. Nous sommes heureux pour ce qui s’y passe aujourd’hui. L’espoir est revenu, nous en sommes tous heureux et fiers.
L’espoir c’est aussi votre pays la Côte d’ivoire, avec la libération des pro-Gbagbo. C’est un signe d’apaisement selon vous ?
Oui, c’est un signe d’apaisement. Un message très fort pour la réconciliation nationale et une volonté du président de la république de réussir une cohésion sociale et permettre à tous les ivoiriens des se donner la main. Pour qu’ensemble nous développions notre belle Côte d’Ivoire. Je pense que le président doit être soutenu et encouragé dans cette mission. Qui est à mon sens une mission très importante qui commandera l’avenir de notre pays la Côte d’Ivoire.
Certainement d’autres libérations en vue ?
Oui, d’autres libérations certainement auront lieu. Vous savez, la volonté du président c’est de voir tous les ivoiriens et toutes les ivoiriennes libres pour se consacrer à leurs occupations habituelles. Mais en très grand démocrate, ces libérations ne signifient pas le retour du parti unique. Ceux qui sont dans des divergences de vue avec nous pourront toujours continuer de critiquer le gouvernement, ses actions. C’est cela la démocratie. Ils pourront continuer d’exercer leur droit civique, leur droit constitutionnel, car avoir une opinion différente n’est pas une fin en soi. Et je pense que c’est cette diversité là qui fait la richesse de notre pays. Et c’est cette diversité qui doit être mise au service de son développement. C’est encore pour cela que moi je voudrais interpeller nos frères du FPI qui viennent d’être libérés afin de regarder droit dans la ligne de la réconciliation nationale, la seule voie d’issue. Aucune autre voie aujourd’hui en Côte d’Ivoire ne peut permettre le développement de notre pays.
Croyez-vous que la réconciliation peut être aujourd’hui possible sans Gbagbo, Simone et Blé Goudé qui sont encore détenus ?
Ça ne bloquera pas la marche de la Côte d’Ivoire. Je crois que ces compatriotes sont en prison pour des faits qui leur sont reprochés , puisque moi je ne suis pas un homme de droit, je pense qu’ils sont dans les liens d’une prévention. Certainement les tribunaux estiment qu’on peut leur reprocher des choses. Mais conditionner la réconciliation à la libération de ces personnes, c’est ne rien comprendre à l’indépendance de la justice ; C’est ne rien comprendre au sens d’un état de droit ; Et surtout c’est oublier que sous le régime du FPI nous avons eu tous ces morts, tous ces drames qui ont été d’une atrocité inouïe et qui ont marqué la Côte d’Ivoire. Je pense que c’est une condition que les gens évoquent pour tout simplement faire plaisir aux militants du FPI mais pas pour bloquer la marche de la Côte d’Ivoire. Ce que je ne crois pas d’ailleurs.
Une correspondance particulière de Philippe Kouhon envoyé spécial
à Bamako pour Diaspo Tv (www.diaspo.net)
Amadou Soumahoro depuis Bamako: ‘‘Après Affi, il y aura d’autres libérations des pro-Gbagbo mais cela ne signifie pas le retour du parti unique’’ - Photo à titre d'illustration