An 54 de la Côte d'Ivoire : chronique du drapeau tricolore ivoirien

  • 06/08/2014
  • Source : APA
La Côte d’Ivoire a coupé, depuis le 7 août 1960, le cordon ombilical qui la liait à la France, en faisant flotter dans son ciel, un drapeau orange-blanc-vert en remplacement, sur le mât, du drapeau français bleu-blanc-rouge, marquant, ainsi, l’épilogue d’une histoire. Chronique du drapeau tricolore ivoirien.

C'est le jeune Sous-lieutenant ivoirien de l'armée française, Gaston Ouasséna Koné (aujourd'hui général de Division à la retraite devenu homme politique) qui a descendu le drapeau français et monté le drapeau ivoirien le 7 août 1960 à zéro heure au moment de la proclamation de l`indépendance de la Côte d'Ivoire par Félix Houphouët-Boigny, alors, Premier ministre.
 
Pourtant à l'aube des indépendances, le choix des couleurs du drapeau national avait donné cours à des débats houleux à l'Assemblée Constituante. L'un des acteurs, Lambert Amon Tano, ex-ministre de l'Education nationale et membre de ladite assemblée s'en souvient.
 
‘' Le Commissaire du gouvernement à l'époque souhaite qu'on imite un peu les drapeaux américain et français avec les étoiles et le rouge. On a dit non car quand on sort de la colonisation, on a un sentiment de rejet et on ne pouvait pas comprendre qu'on est indépendant et qu'il y a des traces du drapeau français dans notre drapeau'', confie-t-il à la RTI 1.
 
Le débat, ainsi, ouvert, atterrit sur la table des députés de l'Assemblée constituante pour discuter du projet d'adoption de l'emblème national ‘' orange-blanc-vert''
 
Dr Augustin Loubao préfère le ‘' rouge'' à ‘' l'orange'' qui traduit, selon lui, le souvenir du gage de ‘' notre détermination à verser le sang pour défendre notre République'', ce qui donnerait un drapeau ‘' rouge-blanc-vert'' comme emblème national.
 
La réaction de l'Assemblée constituante est fulgurante.
 
Philipe Yacé Grégoire ne soumet pas la proposition de Dr Loubao aux ‘' suffrages de l'Assemblée'' car, estime-t-il, ce n'est pas ‘' un amendement déposé dans les formes''.
 
Coffi Gadeau calme le jeu. ‘' Nous sommes ici pour accomplir un acte solennel comme nous l'avons fait le jour où nous avons proclamé la République de Côte d'Ivoire. Je crains que les débats malgré leur importance n'assombrissent la solennité de l'acte'', conseille-t-il, demandant ‘' un vote à l'unanimité sans plus de débats''.
 
‘' Messieurs, les débats sont clos. Le gouvernement et la commission maintiennent leur position à savoir l'emblème national de la République de Côte d'Ivoire est le drapeau orange-blanc-vert, en bandes verticales'', tranche M. Yacé, et les députés s'accordent sur ce drapeau.
 
Un projet porté par un groupe de quatre personnes que sont Coffi Gadeau, Usher Assouan, Bilamé et Amon Tano qui en est fier. ‘'C'est notre drapeau'' se réjouit, le géniteur de l'actuel Directeur de cabinet du Président de la République, Marcel Amon Tano.
 
Depuis 1960, le drapeau orange-blanc-vert, l'emblème de la Côte d'Ivoire véhicule le même message et enseigne aux générations actuelles et futures les vertus qui fondent le patriotisme ivoirien.
 
Présentant les couleurs du drapeau national, Mamadou Coulibaly, rapporteur de la commission a souligné que ‘' la bande Orange exprime l'éclat de l'épanouissement national, en même temps qu'elle fait penser aux Savanes du Nord. La bande Blanche magnifie la paix dans la pureté et l'union des cœurs et est le gage de notre succès et la bande Verte, expression de notre espérance dans l'avenir rappelle la luxuriante forêt vierge de Côte d'Ivoire, première grande source de la prospérité nationale''.
 
L'alignement vertical des trois bandes qui forment, ainsi, l'emblème, symbolise la jeunesse dynamique de l'Etat qui part de l'avant sous le triple signe de l'Union, la Discipline et le Travail, la devise de la Côte d'ivoire.
 
C'est ce drapeau qui illumine les artères, les deux ponts qui traversent la lagune Ebrié pour relier le nord au sud d'Abidjan, les bâtiments administratifs et privés… à quelques heures de la célébration, jeudi, de l'An 54 de l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
 
  HS/ls/APA