Le préfet du département d’Oumé, Dogbo Labé, a estimé qu’il y avait un risque d’affrontement s’il avait laissé se tenir le meeting du Front populaire ivoirien (fPI) prévu, lundi 7 octobre 2013, dans la localité du Centre ouest.
« Je ne peux pas accepter qu’il y ait du désordre. Il y avait un risque d’affrontement. Personne des deux groupes qui revendiquaient l’espace du meeting, n’a voulu céder », nous a dit le préfet, joint, lundi, par téléphone. C’est que le Fpi puis le Rdr avaient adressé à l’autorité une correspondance pour des meetings à la même date, à la même heure et à la même place. « J’ai rencontré les deux groupes et souhaité que l’un d’entre eux reporte la date de sa manifestation ou change tout simplement de lieu », a expliqué le préfet Dogbo Labé. Le Fpi qui a été le premier à solliciter l’esplanade de la mairie pour le meeting comprenait difficilement qu’il lui soit demandé de reporter ou déplacer son rassemblement.
Le préfet, en considérant la demande postérieure des républicains, n’excluait pas le «
risque d’un cafouillage ».
« Etant donné que personne n’a voulu céder, j’ai demandé que les deux manifestations soient reportées à une date ultérieure. Ma décision est maintenue », nous a signifié le préfet de département. « Nous sommes à l’intérieur du pays. Les éléments des forces de l’ordre ne disposent pas forcément des moyens conventionnels pour parer à certains types de situations. Nous avons senti l’ordre susceptible d’être troublé », a fait valoir le préfet Dogbo Labé.
Lors d’un meeting qu’il avait animé, samedi, à Guibéroua, le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan, estimait que l’autorité préfectorale avait « reculé » devant un parti politique, en allusion au Rdr. « Je dois être à Oumé (ce lundi, ndlr). Et je reçois comme message qu’il y a des militants du Rdr et d’autres du Fpi qui revendiquent des meetings à la même place, le même jour. Alors que c’est le Fpi qui a demandé à faire un meeting et le préfet est incapable de trancher. Mais quand il recule devant un parti politique, un groupe d’individus qui représentent des intérêts partisans et à cause de cela, on ne fait pas respecter la loi de la République, on ne fait pas prévaloir l’autorité de l’Etat, qu’est-ce qu’on veut que la Côte d’Ivoire devienne ?», avait élevé Affi N’guessan.
Le chef du Fpi, en déplacement dans le Centre-ouest, s’est résolu à surseoir à l’étape d’Oumé. Sa tournée politique était censée s’achever vendredi mais Affi N’guessan va l’écourter. Il fera les étapes d’Issia et Saioua, ce mardi 8 Octobre, puis regagnera à Abidjan. Le leader de parti doit être reçu par Kofi Annan. L’ancien secrétaire général de l’Onu fait partie du groupe de médiation baptisé les « Elders » (les Anciens, en anglais).
Kisselminan COULIBALY
Annulation du meeting du FP,I Le préfet d’Oumé s’explique : « Il y avait un risque d’affrontement » - Photo à titre d'illustration