Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques, Gnénéma Mamadou COULIBALY, a ouvert, le 23 février, à Abidjan, une conférence régionale de haut niveau sur l’apatridie conjointement organisée par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
En vue de régler les cas existants de personnes sans nationalité et sans acte d’état civil et prévenir de nouveaux cas, cette conférence, la première du genre, est une manifestation de l’élan nécessaire pour consolider les acquis et concevoir une stratégie régionale globale.
Durant trois jours, les autorités publiques de haut niveau des Etats de la CEDEAO, des représentants des organisations régionales comme l’Union africaine (UA), des organisations internationales telles que l’UNHCR, L’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et des organismes nationaux de défense des droits de l’homme se pencheront sur l’identification et la protection des apatrides ainsi que la prévention et la réduction des cas d’apatridie et examineront les mesures devant être prises pour mettre fin à l’apatridie dans la région.
Décrivant l’apatridie comme « un drame pour les victimes » Gnénéma COULIBALY a invité les pays ouest africains à « renforcer leur dispositif opérationnel » en vue « de mettre nos pays à l’abri de risque de terrorisme » que pourrait causer l’apatridie.
Après avoir réaffirmé « la disponibilité de la Côte d’ Ivoire » à jouer son rôle dans l’éradication de l’apatridie, il a conclu que la résolution des cas de personnes sans nationalité « est un devoir pour la paix et le développement de nos nations ».
Quant à Mme Louise AUBIN, directrice adjointe de la Division internationale du HCR, elle a rappelé l’enjeu de cette conférence et dit que « dans les dix années à venir, le HCR entend éradiquer l’apatridie qui touche plus de 10 millions de personnes dans le monde ».
De son côté, Mme Maya Sahli FADEL, commissaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, a déclaré que « cette thématique est au cœur de leurs préoccupations » et que « tout enfant a droit à une nationalité ».
Avant d’insister qu’il est « dans l’intérêt de tous les pays africains » de régler le problème de l’apatridie » car des conflits peuvent survenir à des endroits où des groupes de personnes n’ont pas accès à la nationalité et ne bénéficient pas des normes minimales de traitement.
En Afrique, l’apatridie résulte du processus de décolonisation, des migrations historiques et contemporaines et des lacunes dans les législations sur la nationalité et les pratiques administratives.
Gnénéma Mamadou Coulibaly, ministre ivoirien de la Justice, des Droits de l'Homme et des Libertés publiques