C’est maintenant officiel ! Marcel Amon-Tanoh vient de confirmer les informations qui annonçaient son départ du gouvernement Gon. Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères a lui-même pris les choses en main en annonçant, jeudi 19 mars 2020, sur sa page Facebook, sa démission.
« Chères sœurs, chers frères, en tant qu’homme public ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m’adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement.
Je tiens à remercier le président de la République, SEM Alassane Ouattara, pour l’honneur qu’il m’a fait en me confiant des responsabilités au plus haut niveau de l’Etat, en qualité de ministre, Directeur de cabinet, puis ministre des Affaires étrangères », a écrit Marcel Amon-Tanoh. « J’ai travaillé à ses côtés en toute loyauté, en prenant toujours soin de lui faire part de mon honnête opinion en toutes circonstances. Chères sœurs, chers frères, à maintes occasions vous m’avez manifesté votre sympathie et votre soutien ; je vous en remercie du fond du cœur », a souligné l’ex-Directeur de cabinet d’Alassane Ouattara.
« Seuls la grandeur de la Côte d’Ivoire, la justice, la démocratie et le bonheur des Ivoiriens ont constamment motivé mon engagement politique.
Comme je l’ai toujours fait, je continuerai à mener ce combat avec vous.
Que Dieu vous bénisse », a soutenu le fils de l’ex-ministre Lambert Amon-Tanoh, s’adressant au peuple ivoirien.
S’il « remercie du fond du cœur » le président de la République, Alassane Ouattara, Marcel Amon-Tanoh n’a pas fait cas du chef de gouvernement, Amadou Gon Coulibaly.
Fait très important : ce départ du gouvernement du chef de la diplomatie ivoirienne est un véritable coup dur pour le chef de l’Etat et son parti, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Alassane Ouattara et Marcel Amon-Tanoh, c’est plus de 20 ans de collaboration, de confiance et d’amitié. C’est d’ailleurs, comme il le précise dans sa déclaration, ce qui lui a valu d’avoir été coopté par le numéro 1 ivoirien pour occuper des postes de responsabilité aussi bien au niveau du Rassemblement des républicains (Rdr) que de l’Etat ivoirien.
Selon des informations de sources concordantes, Marcel Amon-Tanoh avait accumulé ces temps derniers, les points de divergence de fond au sein de l’équipe gouvernementale mais aussi à l’intérieur du Rhdp. On lui prête par exemple d’avoir soutenu l’organisation de primaires pour la désignation du candidat du Rhdp à la présidentielle de 2020. Ce qui n’aurait pas été du gout du chef de l’Etat et du Premier ministre. Son absence au Conseil politique du 12 mars en serait une des manifestations. Vrai ou faux ? Ce qui est certain, un homme de sa stature ne pose pas un acte aussi politique et démocratique sans contenu profond.
En écrivant que « seuls la grandeur de la Côte d’Ivoire, la justice, la démocratie et le bonheur des Ivoiriens ont constamment motivé mon engagement politique », l’ex-ministre de la Construction, de l'urbanisme et de l'habitat de Laurent Gbagbo veut sans aucun doute dire qu’il n’est plus sur la même longueur d’onde que ses pairs...Et de donner un aperçu de son programme : « Comme je l’ai toujours fait, je continuerai à mener ce combat avec vous », a-t-il fait savoir.
Après Henri Konan Bédié, Guillaume Kigbafori Soro, Gnamien Konan et autres Anaky Kobenan qui ont refusé d’adhérer au Rhdp, parti unifié, c’est Marcel Amon-Tanoh qui prend ses distances avec le sommet de l’Etat ivoirien.
SYLLA Arouna
Après avoir claqué la porte au gouvernement: Les raisons profondes de la démission d’Amon-Tanoh - Photo à titre d'illustration