Après l'annonce de Ouattara sur la CEI, Samba David sort de sa réserve : « Nous passerons à l'acte pour obtenir la réforme de la Cei »

Ce leader d'opinion de la société civile ivoirienne, entouré de ses plus proches collaborateurs, s'est prononcé, pour la première fois, après sa sortie de prison, le 24 juillet 2018, sur la situation sociopolitique nationale dans son ensemble. Pour lui, la question de la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei) est d'intérêt national. Aussi, a-t-il appelé les Ivoiriens à plus de responsabilité, et aux organisations de la société civile à s'investir pour obtenir une réelle réforme de l'organe chargé d'organiser les élections. « Nous passerons à l'acte pour obtenir la réforme de la Cei. C'est parce que nous sommes dans un État policier que les populations ont peur », a-t-il martelé, réclamant plus de liberté d'expression. « Les régimes vont passer, les présidents vont passer, mais la gouvernance ne va pas changer tant que la société civile ne prend pas ses responsabilités », a-t-il ajouté.

Le leader de la Coalition des indignés de Côte d'Ivoire, décortiquant le discours du chef de l'État devant les députés, lundi 1er avril, à l'occasion de l'ouverture solennelle de la session ordinaire de l'Assemblée nationale, au Plateau, a demandé de voir les paroles du président Ouattara se transformer en actes, avant de croire. « Je ne crois pas aux propos du président de la République. Il nous a habitués aux propos qu'aux actes. Il parle, mais il fait peu pour le peuple. Nous sommes dans un pays hors-la-loi. Je veux voir les choses s'accomplir, sinon pour nous, le président Ouattara veut faire un passage en force », a-t-il affirmé. À l'entendre, il faut « impérativement une Cei qui n'est pas inféodée aux partis politiques ». Aussi, a-t-il appelé à une mobilisation des organisations de la société civile autour de la question de la Cei.

Par ailleurs, il annoncé que son organisation ne va pas s'associer aux plateformes politiques qui se mettent en place. Pour lui, la Cici s'est donnée pour mission, de réagir et d'agir sur des sujets d'intérêt national. « Toutes les plateformes visent 2020. Nous ne sommes pas intéressés par la plateforme créée par les partis politiques. Nous n'allons pas faire la campagne de ces partis politiques qui ont des objectifs électoralistes », a-t-il asséné.

Samba David a relaté son séjour carcéral, durant 28 mois. Il a dénoncé les maltraitances et autres sévices corporels dont il aurait été victime, exhortant les populations au pardon et à la réconciliation. « On gagnerait à ce que la Côte d'Ivoire soit stable », a-t-il déclaré, soulignant toutefois que les droits humains doivent être préservés.

Hervé KPODION