En Côte d’Ivoire, au lendemain de l’attaque contre un camp militaire d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, qui a fait quatre morts, l’enquête se poursuit. Si la piste jihadiste semble écartée, de nombreuses questions demeurent, notamment quant à l’objectif des assaillants et l’identité des commanditaires présumés.
Si le camp d’Anonkoua-Kouté abrite le 2e bataillon projetable ivoirien qui doit relever en septembre celui déployé au Mali dans le cadre de la Minusma, la piste jihadiste est écartée. Surtout du fait de l’identité des assaillants.
Certains portaient en effet des papiers libériens. L’un d’entre eux avait même sur lui une feuille intitulée « contrat », censée l’embaucher pour « combattre en Côte d’Ivoire » moyennant 5 000 dollars américains. Feuille ni signée ni datée. Pourquoi portaient-ils des documents d’identité et ce pseudo « contrat » ?
Des incongruités qui s’ajoutent à de nombreuses autres questions dans cette affaire. Combien étaient les assaillants ? Entre une douzaine et une trentaine selon les sources. Quel était leur objectif ? Le camp est bien doté en armements et en véhicules puisque c’est là que se préparent les casques bleus ivoiriens en partance pour le Mali. Et pour l’état-major, les assaillants avaient « l’intention certaine d’y pénétrer ». Mais les sentinelles de cette caserne ont riposté vigoureusement tuant sur le coup trois assaillants. Un quatrième a succombé à ses blessures plusieurs heures après.
Quoi qu’il en soit, la veille, le 20 avril, les forces de défense et de sécurité avaient été mises en alerte par l’état-major, évoquant « des rumeurs récurrentes et persistantes » au sujet « d’actions subversives sur l’ensemble du territoire national et en particulier dans les localités d’Abidjan, Dabou, San Pedro et Tabou ». Bref, le long de l’axe qui mène du Liberia à la capitale économique.
Vue de la commune d'Abobo, en Côte d'Ivoire (image d'illustration). RFI / Charlie Dupiot