Après la sortie de Dosso Sory: Remous dans la confrérie des chasseurs traditionnels

  • 08/02/2014
  • Source : Soir Info
Le président de la Fédération des Dozos de Côte d’Ivoire, Bamba Mamoudou était dans la région du Cavally, le mercredi 5 Février 2014, précisément au V16 Nizahon, village situé à une vingtaine de kilomètres de la ville de Guiglo dans le cadre d’une grande cérémonie rituelle appelée « Dogon ».

Plus de 500 dozos des régions du Cavally et du Guémon, ont fait massivement le déplacement pour écouter leur "Dozoba" en présence de Gnankoury Henry,  secrétaire général de préfecture qui représentait le préfet de région, préfet du département de Guiglo, Koné Messamba.

Ainsi donc, suite au comportement de
certains dozos qui ne font pas honneur à la confrérie, Bamba Mamoudou, le président national des Dozos de Côte d’Ivoire a entrepris une tournée nationale
qui l’a conduit à Oumé, Divo, Fresco. L’escale de Guiglo lui a permis d’interpeller tous les dozos. Car, selon lui,plusieurs d’entre eux, ignorent leur rôle et s’adonnent à des pratiques peurecommandables.

« Nous ne sommes pas une force parallèle. Tout dozo qui veut se déplacer, doit déposer son arme et informer les autorités afin d’avoir un ordre de mission qui lui permettra d’être couvert » s’est-il exprimé avant d’ajouter :« Je suis fort surpris des déclarations de Dosso Sory que j’ai installé à Abobo comme le chef des dozos d’Abidjan. Cela prête à confusion, car je suis le seul et unique président de la fédération nationale des dozos de Côte d’Ivoire. Abidjan appartient aux Ebriés et non aux dozos. Abidjan n’appartient pas aux Dozos, mais aux autorités de ce pays, à commencer par le Président de la République, Alassane Ouattara. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko,  assure la sécurité des biens et des personnes » a t-il martelé.

Très remonté contre son collaborateur, Bamba Mamoudou n’exclut pas des mesures disciplinaires à son encontre dans les prochains jours, pour « ses déclarations outrageantes envers les autorités ». 
 
« Le Dozoba » affirme que le dozo est un homme comme tout autre et qu’il doit respecter l’autorité. « C’est vrai que nous avons des fusils de calibre 12 comme
arme traditionnelle. Cela ne date pas d’aujourd’hui, tout simplement pour nous permettre de chasser les animaux », a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « Après la  crise postélectorale, la région de l’ouest est devenue la cible des coupeurs de route, des braqueurs et autres bandits de grand chemin. Les gendarmes et
policiers n’étant pas armés, les populations nous sollicitent pour sécuriser les zones d’attaques, les magasins et les marchés ».

Selon lui, tous les dozos sont rentrés dans leur base et s’adonnent à leurs activités initiales car la guerre est terminée.Bamba Mamoudou a profité de l’occasion pour demander aux gendarmes et policiers d’être un peu indulgents pendant les contrôles routiers, envers les dozos qui ont des motos car, le dozo n’a pas d’argent mais il peut au moins payer son assurance.

Prenant enfin la parole, Gnankouri Henry, le premier secrétaire général de la Préfecture de Guiglo, a demandé aux dozos présents, de ne pas se substituer aux forces de sécurité qui sont formées pour protéger les personnes et les biens. « Nous allons vous aider à vous organiser dans la région du Cavally afin que vous puissiez participer à votre manière, au retour de la paix et de la cohésion sociale », a-t-il promis.

Et de conseiller : « arrêtez de faire des barrages anarchiques sur les voies qui mènent dans les plantations. Ne paradez pas avec vos fusils pour effrayer encore les populations. Que ceux qui sont planteurs, commerçants, guérisseurs, etc s’adonnent à leur métier ». Le Président de la fédération des dozos de Côte d’Ivoire, heureux de la mobilisation, a annoncé avant son départ, qu’un grand conclave de tous les dozos de Côte d’Ivoire, aura lieu le 23 février 2014 à Agnibilékrou.
 
Chancelle Goudalet
Correspondant région Cavally