Après la sortie du Ministre de la Fonction Publique : ce que les fonctionnaires ont décidé.

  • 20/01/2014
  • Source : Nord-Sud
La conférence de presse du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, jeudi, a révolté de nombreux fonctionnaires exclus du processus du déblocage des salaires.

Après l’espoir, la déception. Depuis la sortie du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative sur la question du déblocage des salaires, les fonctionnaires se concertent pour voir l’attitude à adopter. «Nous avons été profondément déçus par le discours du ministre. Il y a un décalage entre ses propos et ceux du président de la République. Nous sommes particulièrement déçus d’entendre que les enseignants ne sont pas concernés par le déblocage des salaires. Alors, nous nous sommes concertés et nous allons rencontrer le ministre aujourd’hui (Ndlr : ce lundi)».

Ce sont là, les indignations de Coulibaly Mahassan, coordonnateur général de la Coordination des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Ces-ci). De son côté, le Syndicat de la coordination nationale des agents des douanes de Côte d’Ivoire (Syconad-ci) rumine. «Nous sommes en train d’analyser les propos du ministre de la Fonction publique. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites et il y a aussi des choses qui méritent clarification. Au temps du président Laurent Gbagbo, il y avait eu des acquis au niveau des augmentations des salaires. Ces acquis n’ont pas été pris en compte», fustige un membre dudit syndicat qui préfère garder l’anonymat. Selon notre interlocuteur, le fait que certains corps aient été écartés du déblocage, constitue en lui-même un blocage. « Pour ce qui concerne les douaniers, il n’y a pas eu une augmentation en tant que telle. Nous allons donc donner l’attitude adéquate», ajoute-t-il. De l’avis de Me Yao Brou Paul, porte-parole de l’Union nationale des greffiers de Côte d’Ivoire (Unag-ci), rien n’a été précisé sur le sort qui leur est réservé. Sont-ils concernés par le déblocage ? Ont-ils été oubliés ? Pour en avoir le cœur net, ils iront, dit-il, à la Solde pour vérifier leur situation. Ce n’est qu’après cela que les greffiers agiront. Cela fait longtemps qu’ils attendent la prise du décret sur leur statut particulier et leur nouvelle grille salariale, indique Me Yao. Le Syndicat national des assistants sociaux de Côte d’Ivoire (Synas-ci), lui, a décidé de tenir une assemblée générale le 25 janvier suite à la déclaration du ministre, Gnamien Konan. Une décision sera prise, assure Assémian Mathieu, secrétaire à l’administration chargé des affaires administratives et politiques du Synas-ci.

De son côté, le Collectif des syndicats des agents des collectivités territoriales de Côte d’Ivoire ne comprend pas qu’ils aient été écartés du processus du déblocage. « Nous ne saurions comprendre que des agents de développement que nous sommes, issus des démembrements de l’Etat, ne puissions point bénéficier de cette décision salutaire du chef de l’Etat. Nous nous insurgeons contre cette décision sélective du ministre avec la dernière énergie», s’offusquent-ils dans une déclaration du collectif, produite ce week-end. Au regard de tous ces mécontentements, tout porte à croire que les jours à venir seront assez sensibles pour l’administration publique.
 
Raphaël Tanoh