“Je n’ai qu’un seul compte bancaire à la SGBCI de la Riviera. C’est là que tous mes virements sont faits », l’ex-homme fort d’Abidjan, Laurent Gbagbo, a sorti cette boutade à maintes reprises de son sac de ‘’farine’’ pour tromper les Ivoiriens.
En effet, dans l’opposition, le chef de file de la refondation et ses camarades se sont présentés au peuple comme des poches de moralité, qui proposaient de gouverner la Côte d’ Ivoire autrement. Que n’ont-ils pas dit ? Que n’ont-ils pas promis comme monts et merveilles au peuple une fois aux affaires? Non sans vouer aux gémonies le père de la Nation, Félix Houphouët-Boigny.
La maison ivoire, selon eux, avait besoin d’être repensée et refondée, tant elle était le poids de la mal gouvernance à leurs yeux. Cependant, au gouvernail de la Côte d’Ivoire, ils se sont avéré de piètres gestionnaires, qui ne pensaient qu’à leurs propres poches au détriment du peuple. Les dix ans passés à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire ont été ainsi émaillés de scandales financiers de tous ordres.
Bien malin celui qui pourra égrener en entier le chapelet des forfaits des pseudos socialistes des bords de la lagune Ebrié. Des centaines de milliards de FCFA ont été volées et cachées dans des banques étrangères. La décision prise avant-hier par les autorités suisses de lever la main sur des comptes avec plus de 21 millions de francs Suisse soit plus de 10 milliards de FCFA appartenant à (seulement) 4 proches de l’ancien chef d’Etat, lève un pan du voile sur la gabegie sans limite à laquelle les refondateurs se sont livrés tout au long de leur règne en Côte d’Ivoire.
Pendant que les Ivoiriens avaient du mal à se nourrir, à se soigner, à scolariser leurs enfants, croupissaient dans la misère et la pauvreté, l’entourage immédiat du Machiavel des lagunes s’enrichissait à un rythme à donner le tournis. ‘’Les nouveaux riches’’ qui pillaient sans aucune crainte de subir la moindre sanction étaient devenus des petits seigneurs sur terre. Ils ne passaient pas inaperçus. C’était l’arrogance et les mépris pour les pauvres.
La cupidité, la corruption, le racket, le blanchiment d’argent installés au sommet de l’Etat et érigés en règle de gouvernance. L’empire Gbagbo s’est, en effet, bâti sur les détournements de deniers publics, l’enrichissement illicite, la course effrénée au gain facile. Tout ceci dans l’indifférence totale du chef. Aucune société d’Etat n’a été épargnée de cette furia refondatrice.
A titre d’exemple, sous le FPI, les directeurs généraux et les présidents de conseils d'administration des sociétés d’Etat bénéficiaient de traitements salariaux et d'avantages qui surpassaient de loin le bon sens et les règles de bonne gouvernance. Le directeur général du Port automne d’Abidjan, Marcel Gossio, et celui de la Sotra, Philippe Attey, pour ne citer que ces deux-là, étaient rémunérés à plus de 10 millions de FCFA par mois.
Et cela n’était que la face visible de l’iceberg. 100 milliards détournés par ici, 100 autres volés par-là, les scandales financiers étaient devenus des faits banals en Côte d’Ivoire. Des hautes personnalités, telles que le directeur général de la SIR, Ottro Zirignon, n’avaient aucune peine à être impliquées dans des affaires de blanchiment d’argent.
On se souvient encore de cette découverte de faux billets avoisinant les 10 milliards de FCFA et du matériel servant à fabriquer la fausse devise faite en octobre 2007 dans une résidence à la Riviera où l’ex-directeur de la SIR a été cité.
Et la filière Café-Cacao, loin d’être ce pilier solide l’économie ivoirienne, était devenue une véritable vache à lait avec la multitude de structures créées volontairement par les anciens dirigeants de la Côte d’Ivoire pour mieux pomper les caisses de l’Etat. L’affaire de l’achat de l’usine de Fullton aux USA où 100 milliards de nos francs se sont volatilisés dans un flou artistique est encore vivace dans les mémoires.
Que dire du scandale des déchets toxiques où les refondateurs, non satisfaits de favoriser l’arrivée du Probo Koala en Côte d’Ivoire moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, ont floué les victimes de leur crime lors de la distribution de 100 milliards d’indemnisation versés à l’Etat de Côte d’Ivoire par la société Trafugura, propriétaire du navire mortel.
On le voit, la gestion du FPI a plongé la Côte d’Ivoire dans le trou béant de la corruption, du vol, du détournement de deniers publics… L’actuel président du parti bleu, Pascal Affi N’Guessan, qui feint d’oublier cette parenthèse honteuse de l’histoire de la Côte d’Ivoire, doit honnêtement faire le profil bas. Il doit absolument se souvenir qu’il a été vu à la manœuvre et que le peuple sait désormais de quoi le FPI est capable en matière de gestion des affaires publiques.
Lacina Ouattara
Après le Dégel des avoirs des pro-Gbagbo en Suisse : Retour sur les scandales financiers de la refondation - Photo à titre d'illustration