Après les condamnations de Simone Gbagbo et de 82 autres accusés, les opinions ne vont pas toutes dans le même sens.
’Le verdict ne contribue pas à la réconciliation et à la cohésion’’ (Banny)
‘'Ce verdict ne contribue pas à la réconciliation et la cohésion de notre nation, cohésion à laquelle je m'évertue à donner un sens'' écrit Charles Konan Banny, depuis l'extérieur du pays, poursuivant que ‘' l'on devrait présenter tous les coupables à la barre''.
Pour l'ex-président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), le processus de la réconciliation nationale est mis à mal par cette décision de justice que ‘'l'on aurait pu éviter''.
M. Banny rappelle que la Cdvr a produit un document-rapport de sa mission qui a duré 3 années. ‘'Nous devions rechercher la vérité sur les causes profondes de la crise sociopolitique en Côte d'Ivoire avec des mécanismesappropriés pour en sortir'', souligne le candidat à la présidentielle 2015.
Selon ce rapport remis au Chef de l'Etat, Alassane Ouattara, indique-t-il, ‘'les victimes et personnes ressources auditionnées rapportent, (…) que tous les deux camps sont coupables. Tant le camp pro-Gbagbo que celui pro-Ouattara'' avant de constater à sa ‘'grande surprise'' que ‘'c'est un seul camp qui est jugé''.
‘'Quand on a vu cette façon de faire, on est contraint à penser à l'impensable, c'est-à-dire l'injustice, la partialité de l'appareil judiciaire de notre pays. L'on devrait présenter tous les coupables à la barre', dénonce-t-il, avant de conclure que ‘'quand l'on a décidé de pardonner, on pardonne à tous et quand on veut condamner, ce sont toutes les parties impliquées et coupables qu'on condamne''.
Le RDR ‘'satisfait''
Pour le ministre Joël N'guessan, Secrétaire général adjoint et porte-parole du RDR, au-delà des émotions, ‘'
le verdict du procès en assises des personnes poursuivies pour des faits de trouble à l'ordre public, constitutions de bandes armées…, requiert la satisfaction du RDR''.
‘'Mais le plus important c'est que la justice vient de donner raison aux victimes. Allons donc de l'avant en n'oubliant pas ce qui s'est passé'' a souligné M. N'guessan, félicitant la juridiction nationale pour ‘'cette décision qui apporte du baume aux cœurs des victimes et de leur famille''.
Le MIDH ‘'surpris''
Le MIDH, pour sa part, est ‘'surpris'' par la lourdeur des peines. ‘'N'ayant pas été au cœur de la procédure mais au regard des débats qui ont relevé la vacuité des preuves, la lourdeur des différentes peines nous surprend'' a confié, dans un entretien avec APA, Me Yacouba Doumbia, Président du Conseil d'Administration du MIDH.
‘' Au MIDH, nous l'avons dit et répété, nous attendons toujours le procès de tous ceux qui ont occasionné, de part et d'autre, la mort de 3000 personnes lors de la crise post-électorale'', a-t-il ajouté.
Lebabi.net avec APA
Après les condamnations de Simone Gbagbo et de 82 autres accusés, les opinions ne vont pas toutes dans le même sens.