Pari réussi pour le gouvernement ivoirien. Le chapiteau devrant accueillir les agents des services de santé pour le dépistage volontaire des personnes atteintes de la maladie à coronavirus a été construit dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 avril 2020.
C’est un centre qui attend l’équipement et le personnel médical que notre équipe de reportage a constaté lors d’une visite de terrain hier mardi après les violents affrontements entre populations et forces de l’ordre. Ce qui frappe tout de suite, c'est la forte présente des forces de l’ordre. Tous les points stratégiques d’accès et de sortie au stade de la Bae sont surveillés. Un canter de la gendarmerie nationale est perceptible au carrefour sapeurs-pompiers. Quelques mètres plus loin, le dispositif sécuritaire est plus impressionnant, l’entrée de la cité Bae est gardée par deux véhicules doubles cabine des éléments du Centre de commandement des opérations (Ccdo).
L’intérieur du stade de la Bae et ses contours sont soigneusement protégés par ceux de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs), du Groupement mobile d’intervention (Gmi) et de la Brigade anti-émeute (Bae). L’intersection du carrefour de la Poste de Toit-Rouge et la voie menant au 19e arrondissement de police sont surveillées par des patrouilles de la gendarmerie et de la police nationale. Des informations recueillies auprès de certains riverains nous font savoir que les jeunes déterminés à faire plier l’échine aux autorités, se sont vus obligés de rebrousser chemin.
« Hier nuit, les jeunes du quartier sont sortis nombreux pour aller terminer ce qu’ils avaient commencé. Mais, ils n’ont pas pu faire grand-chose, Parce que les policiers et les gendarmes étaient présents à tous les petits carrefours même dans le quartier. Ils faisaient des patrouilles », a expliqué Délorvie Kouakou, une jeune fille que nous avons rencontrée. Elle a affirmé que le dispositif que nous avons vu n’était rien comparé à celui qui était en place la veille. Une dame, la quarantaine révolue, qui a requis l’anonymat, ne manque pas d’exprimer son mécontentement, son ras-le-bol face à cette situation. Elle a fortement critiqué les différentes arrestations lors des manifestations. « Trop c’est trop. Vous venez installer un tel centre en plein quartier et vous ne jugez pas utile d’informer la population. Les jeunes se soulèvent contre ce fait et vous les mettez en prison. Après on dira qu’à Yopougon, les gens ne sont pas bons. Pourtant on fait tout pour nous pousser à bout. L’acte des enfants est compréhensible et je demande au gouvernement de les libérer », a-t-elle demandé.
Venance AKA
La police quadrille tout le quartier de Toit rouge